Un restaurateur épinglé pour avoir mangé… dans son restaurant
Dans le registre on n’arrête pas le progrès ou encore, comment trouver de l’argent à tout prix, voilà la mésaventure qui est arrivée à un restaurateur du Gosier.
Ce dernier profitant d’un moment oú les clients sont peu nombreux dans son établissement prend son repas. Surviennent alors des agents de l’URSSAF qui lui demandent depuis combien de temps il prend ses repas dans son restaurant. Etonné par la question, le restaurateur s’exécute cependant et répond :
« En effet je prends mes repas dans mon établissement ! ».
Ah bon ! font les agents qui l’interrogent ! Savez-vous que ces avantages en nature n’apparaissent pas dans votre déclaration de revenus ? Vous êtes donc sous le coup d’une dissimulation de revenus.
Surpris, le restaurateur conteste ce qu’on lui reproche prétextant qu’il est tout à fait normal qu’un restaurateur se restaure comme tout le monde.
Si les agents sont d’accord avec lui, il est cependant pénalisé d’une amende de plus de 14 000 euros. L’homme proteste rétorquant qu’il a quand même le droit de manger comme tout le monde.
« Vous avez sans doute le droit de manger, mais que le restaurant vous appartienne ou pas, vous devez payer !»
L’homme n’en reste pas là. Il alerte les autorités compétentes en la matière et l’echo de sa mésaventure arrive aux oreilles du ministre de l’Action et des Comptes publics Gérard Darmanin qui ne peut que reconnaitre l’absurdité d’un tel procédé. Il demande donc à la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn, de se pencher sur ce problème afin de trouver rapidement une solution pour que cela ne se reproduise plus.
En tout cas on peut s’interroger sur le cas de ce restaurateur qui va certainement faire école. Un boucher peut-il sans crainte consommer la viande de son étal ? Un poissonnier, un boulanger, un agriculteur devront-ils payer une amende si d’aventure, ils avaient l’outrecuidance de consommer leurs propres produits ? L’intransigeance de certains employés de l’administration, montre bien que l’intelligence n’est pas toujours leur point fort.
Pourquoi a-t-on toujours besoin d’une aide extérieure pour régler certains de nos différents qui apparaissent pourtant bien simples ?
Luc Bernardini
1 Comment
Dura lex, sed lex
« La loi est dure, mais c’est la loi ». On a le droit de s’offusquer de ce qui est arrivé à ce chef. Mais pour que ce soit clair pour vos lecteurs, il convient de préciser que ce restaurateur n’a pas déclaré ses frais de repas alors qu’il les prend habituellement à la charge de son entreprise. Il s’agit là d’un avantage en nature qui est soumis à déclarations et cotisations URSSAF. De ce fait, il a eu droit au redressement règlementaire qui permet aux agents d’appliquer à ce dirigeant d’entreprise une base forfaitaire. Le coût du repas correspond dans son cas précis au coût moyen du repas servi dans son restaurant réputé de Saint-François (Guadeloupe), soit 107 €. C’est chaud mais nul n’est censé…