Société

Sandra REVIRIEGO : « Pour une Ile-de-France humaine »

Née à Paris, d’une mère guadeloupéenne, de Basse-Terre et d’un père originaire du sud-ouest de la France, Sandra REVIRIEGO, une jeune humaniste, militante, placée en 6ème position, dans le Val-de-Marne, sur la liste PS de Claude BARTOLONE pour les prochaines élections régionales, nous parle d’elle et de son engagement.

Qui êtes-vous ?

J’ai vécu à l’étranger jusqu’à l’âge de 5 ans, du fait de l’activité professionnelle de mon père. Je rentre ensuite à Paris au moment de la séparation de mes parents, où j’effectue une scolarité classique pour obtenir mon bac en 1998, année de la Coupe du monde de football.

C’est au moment où ma mère reprit son activité d’infirmière et que nous passions de fréquentes vacances « o péyi » dans la famille, que mon attachement à la Guadeloupe s’est forgé.

Quelles sont vos convictions politiques ?

Je suis radicale de gauche, c’est à dire que je crois intimement que l’homme doit être au centre de toute politique, aussi bien dans la création des conditions d’égalité, que dans la liberté d’entreprendre, ainsi que dans l’épanouissement de chacun.

Je crois fermement à la République, dont le sens profond est de nous permettre de bâtir un espace commun, quelles que soient nos singularités culturelles, sociales ou confessionnelles, et surtout de nous reconnaitre réciproquement comme égaux.

Je ne ferme pas pour autant les yeux face à la réalité, et aux insultes proférées par des pseudo « responsables » politiques sur « la race blanche ». Cela me révolte et nourrit une ferme volonté de combattre ces obscurantistes, racistes et « débiles » en tout genre. J’ai choisi le terrain politique, et je compte bien l’occuper pour aider à repousser ces charlatans… Face aux spectres de l’identité nationale qui catégorisent les citoyens du fait de leur croyance et/ou apparence; et pour ceux qui se sentent exclus, relégués, notre responsabilité consiste à garantir des conditions dignes de vivre ensemble, en termes économiques, de desserte ou d’accès à l’insertion professionnelle.

Je crois profondément que nos valeurs humanistes doivent nous servir à répondre concrètement aux inquiétudes et questionnements des citoyens mais également à porter de l’espoir !

Depuis quand êtes-vous engagée en politique ?

Après l’obtention d’un Master en communication politique, j’ai décidé d’adhérer à 25 ans au Parti Radical de Gauche (PRG) lors de la mobilisation étudiante contre le CPE. Par la suite, je me suis investie dans toutes les campagnes : de la présidentielle de 2007 jusqu’aux régionales de cette année, où je suis candidate !

Un des moments les plus forts, mais peut-être le moins évident fut lorsque j’ai été élue présidente des Jeunes Radicaux de Gauche (JRG) : être à la tête d’un collectif requiert en effet de l’organisation, de la rigueur et parfois un peu « de poigne ». Mais ce fut une aventure sans commune mesure, qui m’a fait connaître des personnes que je n’aurais certainement pas rencontrées dans mon cercle ordinaire. J’ai énormément appris des militants, jeunes et moins jeunes, et je leur sais gré de tout ce qu’ils m’ont apporté !

Que pensez-vous pouvoir apporter dans le paysage politique ?

J’envisage mon action au cœur d’un collectif. Mon objectif c’est de fédérer autour de valeurs de gauche, et de participer à un nouvel élan citoyen. En effet, la capacité qu’ont les représentants du peuple à lui ressembler augure de la vitalité d’une démocratie.

En outre il s’agira pour moi d’apporter des idées nouvelles et des approches innovantes en fonction des problématiques posées. C’est exactement ce qu’on retrouve dans nos propositions pour une ile de France humaine.

sandra 2

Votre message pour les jeunes ? Pour les femmes noires (qu’elles souhaitent ou non s’engager en politique) ?

Le premier message c’est : « ALLEZ VOTER ! », même si vous pensez que la politique ne sert à rien, que les élus sont « tous pourris », (ce qui ne correspond pas à la réalité), vous devez faire entendre votre voix ! Ne laissez pas des représentants politiques jouer de vos doutes et vos peurs !

Ne laissez pas décider à votre place ! Ne laissez pas décider à l’encontre de vos libertés !

Rendez-vous aux urnes, en cas d’empêchement faites des procurations, et choisissez le candidat qui porte l’intérêt général, sans nous dresser les uns contre les autres.

Pour ma part, j’ai choisi et suis convaincue par une ile de France Humaine, portée par Claude Bartolone

Le second message « ENGAGEZ VOUS ! » Comme le préconisait Stéphane Hessel. Impliquez-vous ! Que ce soit de manière syndicale, associative, politique ou dans les média. La prise de décision publique implique de plus en plus d’acteurs et il serait bon de porter vous-même votre voix en passant à l’action.

Il en est de même pour les femmes, quelle que soit leur apparence. Même si, par conviction, je ne qualifie pas les individus par leur apparence mais par leurs actions. Et permettez-moi de dire qu’on retrouve des abrutis sur les 5 continents, et ce sans distinction ! 

Au-delà, beaucoup de femmes noires m’ont inspiré par leur parcours, leur ténacité et leur courage : Gerty Archimède, Toni Morisson, Maryse Condé et même Oprah Winfrey… Bien sûr, la candidature de Christiane Taubira en 2002 m’a tout particulièrement marquée.

J’ai beaucoup d’admiration pour d’autres figures, aussi bien féminines que masculines : Gandhi, Mandela, Carl Lewis, Victor Hugo, Aristide Briand….

Être une jeune femme noire en politique c’est compliqué ?

En premier lieu, vouloir faire de la politique c’est compliqué. Militer, requiert de la conviction et de l’engagement. Prétendre à une fonction élective, requiert de la ténacité car nous ne sommes jamais seul(e)s à y aspirer au sein d’un même parti.

Il faut s’accrocher, parfois batailler et comprendre que certains voudront vous voir trébucher. Il faut être confiante, accepter ses qualités comme ses défauts mais jamais, je dis bien jamais se dénigrer ou s’autocensurer du fait d’être noire et/ou femme. On est ce qu’on est et les autres devront s’y faire ! Ma mère est noire, mon père blanc et so what ? J’ai des convictions, et je les défends !

Il y a une citation que j’aime bien d’Alex Haley (l’auteur du livre Racines) : « Either you deal with what is the reality, or you can be sure that the reality is going to deal with you. » (Soit tu acceptes la réalité telle qu’elle est, soit c’est la réalité qui prendra le pas sur toi.)

Comme je l’ai dit plus tôt mon engagement est humaniste et républicain, mais je n’oublie évidemment pas d’où je viens !

Le mot de la fin ?

Tchenbé rèd pa moli ! Comme je l’ai dit, impliquez-vous, engagez-vous. Les opportunités existent ou sont à créer.

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Lydia PONCHATEAU

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