Littérature

RENCONTRE AVEC Rolaine JEAN-LOUIS

Rolaine JEAN-LOUIS  est une artiste pluridisciplinaire : poète, (elle a publié deux recueils de poésies : « Métamorphoses, des mots et des pensées » aux éditions Idom et « J’attends un train, voyages poétiques », aux éditions Artistik), écrivaine, formatrice en insertion professionnelle, mais aussi auteur-interprète : elle  est, en effet,  l’auteure d’un CD, sorti à la suite de sa rencontre avec le célèbre musicien et chef d’orchestre haïtien Joe Jack. Mais Rolaine JEAN-LOUIS est aussi comédienne.

Lydia Ponchateau : A quel âge avez—vous commencé le théâtre ?

Rolaine Jean-Louis : Mon père avait une troupe de théâtre en Haïti et avait mis en scène une pièce. La veille de la première, la comédienne principale s’est désistée. Comme j’accompagnais très souvent mon père lors des répétitions, je connaissais le rôle par cœur. J’ai donc remplacé la « déserteuse » au pied levé. J’avais 7 ans.

L P : « Célina l’enfant trop vite devenue femme » est votre premier roman. C’est une autobiographie ?

R J-L : Pas vraiment. L’histoire est, cependant, très fortement inspirée de ma vie. Mais, comme vous le savez, les écrivains laissent beaucoup d’eux-mêmes dans leurs livres.

L P : Votre livre raconte l’histoire de Célina, une jeune fille qui, par naïveté, va devenir mère alors qu’elle n’a que 15 ans. On est dans les années 60-70, en Haïti, quelle est l’évolution des mœurs à ce moment-là ?

R J-L : En Haïti, comme dans beaucoup d’autres pays d’ailleurs, l’éducation sexuelle à cette époque est un tabou. On ne parle pas de ces choses-là. Ni à l’école et encore moins en famille. Les jeunes filles et jeunes hommes n’ont aucune connaissance de leur corps, aucune notion de son mode de fonctionnement. Et c’est cette méconnaissance qui entraîne des situations dramatiques, comme celle de Célina. Ce qui est navrant c’est de constater qu’aujourd’hui encore ces situations perdurent.

L P : Le poids de la religion y est pour beaucoup aussi vous ne pensez pas ?

R J-L : Bien sûr. D’autant que Célina a été élevée dans une famille protestante, pratiquante. De plus sa mère ne fait que reproduire ce qu’elle a elle-même connu.

L P : Célina, malgré sa situation, ne va jamais baisser les bras, réconfortée par l’amour de sa mère. Elle va reprendre des études, arrêtées brusquement pour cause de maternité. Elle va fonder une famille. Mais surtout, elle va finir par réaliser une chose qui lui tenait particulièrement à cœur, le théâtre.

R J-L : Absolument. Le théâtre, tout comme la poésie, ont toujours eu une place dans son cœur. Et il était important pour elle de réaliser son rêve, monter sur les planches. Il était important pour elle de montrer que malgré ce mauvais départ pris dans la vie, elle avait réussi à se construire elle-même et puis à se construire une vie la plus belle possible. Et ça passait par la réalisation de ce rêve. Comme quoi, il ne faut jamais cesser d’avoir des rêves et tout faire pour les réaliser.CELINA COUVERTURE

« Célina, l’enfant trop tôt devenue femme » de Rolaine Jean-Louis – Editions Nestor.

Previous post

Clarissa, le 93 ne t'oublie pas !

Next post

FOOT EN ILE DE FRANCE

Lydia PONCHATEAU

Lydia PONCHATEAU

1 Comment

  1. Aller sur page web
    mars 10, 2015 at 12:04 — Répondre

    Blog de qualité, c’est la seule chose qui me vient en tête !

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *