Rencontre avec la communauté gay en Guadeloupe
Un reportage de Youen Tanguy pour Tetu, Média en mission pour rendre le monde plus gay lgbt, sur l’association Aides et ses actions de sensibilisation sur la crique de Tarare, à Saint-François. Extraits.
La Guadeloupe est la deuxième région de France la plus touchée par l’épidémie de VIH. Ainsi, rapporté à la population, le nombre de découvertes de séropositivité était de 607 par million d’habitants en Guyane, de 238 en Guadeloupe et de 206 en Île-de-France. Des chiffres inquiétants qui expliquent la présence de Aides sur les plages.
Allongé sur le sable, un homme au crâne dégarni se lève tranquillement… Sur le chemin rocheux il croise plusieurs hommes, dont certains se masturbent, s’interrompt souvent, discute parfois, mais continue son chemin. Il finit par s’arrêter à côté d’un petit buisson aux baies rouges, dont il ne sortira qu’une dizaine de minutes plus tard, avant de regagner le sable blanc.
… La petite plage nudiste de Tarare, en Guadeloupe, offre à ses visiteurs un point de vue imprenable…, elle est aussi un lieu de drague et d’exhibitionnisme bien connu des locaux.
« L’après-midi, c’est plutôt pour les nudistes et les couples hétéros. Mais plus tard, vers 17-18h, la communauté LGBT vient prendre un petit bain et chercher des partenaires dans les sous-bois »…
Aujourd’hui, comme tous les mois depuis 2014, une équipe de bénévoles de l’association de lutte contre le VIH/Sida Aides est venue faire une action de sensibilisation. Ce lundi, l’ambiance est plutôt calme : un couple de retraités lit un livre sous un palmier, deux amis se baignent plus loin et un jeune homme fait ses mots croisés…
Par groupe de deux ou trois, ils slaloment entre les parasols jaunes, et s’arrêtent à chaque serviette. L’occasion de discuter autour d’une boisson fraîche. « C’est un moment d’échange avant tout où l’on peut discuter avec les personnes dans un autre contexte, nous explique un des bénévoles. Ensuite, on leur remet de la documentation, des préservatifs, un feuillet qui reprend les outils de prévention et de la documentation sur la PrEP ». Ceux qui le souhaitent peuvent aussi faire un auto-test VIH dans le camion installé sur le parking…
Retour sur la plage. À l’heure où le soleil commence à se coucher, les retraités qui restaient sur la plage ont été remplacés par quatre ou cinq hommes âgés d’une trentaine d’années.
« Certains mecs ne connaissaient pas du tout la PrEP. C’est un bon moyen de les informer et de leur permettre de prendre en main leur santé sexuelle. » Et à en croire les chiffres, ça fonctionne.
Depuis trois ans, on constate une baisse nette des nouveaux cas de personnes contaminées au VIH sur ce territoire d’Outre-mer (70 en 2018, contre 120 en 2016) et de plus en plus de personnes sont sous PrEP.
A lire en entier via ce lien : https://tetu.com/2019/06/19/nous-avons-suivi-aides-sur-une-plage-de-cruising-en-guadeloupe/
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