Quand l’Elysée traite les journalistes réunionnais comme de la m… !
L’édito de Pierrot Dupuy, directeur de rédaction de Zinfos974, site web de La Réunion et spécialisé sur les informations concernant l’océan Indien.
Bien sûr, nous étions prévenus. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie et avons déjà vécu plusieurs voyages présidentiels.
Nous sommes habitués à voir des journalistes parisiens qui se prennent pour le centre du monde nous bousculer pour être au plus près du président.
Nous avons déjà subi à de nombreuses reprises les rebuffades du service de presse de l’Elysée ou les brutalités du service d’ordre.
Mais ce que nous avons vécu au cours de ces trois jours, tout comme l’ensemble de la presse locale, dépasse l’entendement.
N’ayons pas peur des mots, nous avons été traités comme de la m… par le service de presse de l’Elysée.
Le JIR a déjà eu l’occasion de réagir ce matin, à sa manière, en publiant une page blanche, pour protester contre le fait d’avoir été boycotté pour la visite aux Camélias.
Pour notre part, nous avons réussi à nous faufiler en envoyant in extremis sur place une journaliste, après que celui qui se trouvait à la Préfecture se soit vu refuser l’accès au bus réservé à la presse métropolitaine.
Mais partout, et je le répète, il en a été de même pour l’ensemble des journalistes locaux, à l’exception notable de Freedom qui a bénéficié d’un traitement extrêmement complaisant, partout nous avons eu le plus grand mal à effectuer notre travail.
Ça confinait même à certains moments à de l’humiliation.
Cette complaisance exacerbée en direction de certains médias a permis à l’Elysée d’obtenir de leur part une couverture presse lissée, sans anicroches.
Il n’y a qu’à lire les articles de la presse nationale pour s’apercevoir que le traitement qu’ils ont fait de la visite d’Emmanuel Macron a été très gentil, très policé.
Il est vrai que les articles du JIR (« Pour l’instant c’est du vent ») et de Zinfos (« Le voyage d’Emmanuel Macron démarre sous de mauvais auspices « ) tranchaient avec le ton de ces envoyés spéciaux. On aurait pu croire que l’Elysée nous faisait payer notre irrespect. Or, ce n’est même pas ça l’explication puisque l’ensemble de la presse locale, à l’exception de Freedom encore une fois, a subi le même traitement.
Nous sommes donc bien obligés d’en déduire que ce n’était simplement, malheureusement, que du mépris pour la presse locale. Et à travers elle, pour les Réunionnais.
Pierrot Dupuy. Zinfos974.
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