Quand Bonaparte rencontre Delgrès
Christel Londero, originaire des Abymes, s’envole vers l’hexagone après son bac où elle obtiendra un Master de psychologie et un DU de médecine. Elle exerce son métier le jour et pratique sa passion artistique durant son temps libre. En effet, depuis sa plus tendre enfance, elle s’adonne à la littérature. Après des cours de théâtre, elle intègre une troupe amateur puis en 2015, elle écrit et met en scène sa première pièce, « Embrasse moi, c’est fini », qui sera jouée en Guadeloupe et aux Folies Bergères. En 2019, elle met en scène « Trois semaines, pas plus ». C’est à ce moment-là que germe « Bonaparte & Delgrès ».
« Bonaparte et Delgres » raconte l’histoire de Nina, une jeune femme antillaise qui rencontre d’énormes difficultés dans sa vie. Elle passe de petits boulots en petits boulots, a des problèmes d’alcools, et s’isole de la société qu’elle estime injuste. Un jour, elle voit débarquer chez elle, deux hommes sortis de nulle part, Napoléon Bonaparte, Premier Empereur de France et Louis Delgrès, héros révolutionnaire anti-esclavagiste. Deux hommes que tout oppose, deux ennemis qui se sont confrontés dans le passé et qui voient leur destin à nouveau liés.
« En m’interrogeant sur mon histoire, mes origines, mes racines, je me suis rendue compte qu’il y avait très peu de documentaires et d’ouvrages sur l’histoire des Antilles, l’esclavage entre autres; peu d’écrits sur les héros d’origine antillaise, comme Louis Delgrès, Joseph Ignace, Toussaint Louverture par exemple, tous ces hommes et ces femmes qui ont lutté pour l’abolition de l’esclavage » déclare Christel Londero. « J’ai donc décidé de les mettre en lumière, non pas dans une biographie mais plutôt sous un autre angle, plus ludique, plus divertissant, d’où la naissance de cette fiction historique. Il est important que notre jeunesse ait des modèles auxquelles elle puisse s’identifier et qu’elle connaisse son histoire, malheureusement trop souvent oubliée des manuels scolaires ».
« Bien sûr, j’aurais pu écrire une tragédie » poursuit-elle, « mais l’idéaliste que je suis se permet de croire que la vie ne saurait être vécue sans le rire, cette arme imparable qui offre la possibilité d’aborder n’importe quel sujet, le plus sensible, délicat, douloureux soit-il, tel l’esclavage, avec aisance, sans pour autant en atténuer la gravité. J’imagine bien que certains esprits interprèteront de manière critique ce qui pourrait avoir pour unique vocation de rendre hommage, voire de divertir. Je m’en trouve d’ores et déjà ravie. Seuls le silence et l’indifférence sont à redouter pour un écrivain, si tant est que j’en sois réellement un ».
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