Pourquoi je ne parle plus de race avec les blancs
Quand le succès littéraire d’Outre-Manche « Why I’m no longer talking to white people about race », littéralement « Pourquoi je ne parle plus de race avec les blancs » devient « Le racisme est un problème de blancs ».
Cet essai est le premier à examiner l’histoire des tensions raciales en Grande-Bretagne. Il trouve sa source dans un billet écrit par Reni Eddo-Lodge en 2014 et posté sur son blog. A 24 ans, elle y exprime sa frustration face au profond manque de compréhension de la part des Blancs de ce que signifie être noir en Angleterre et sur la façon dont ceux-ci balaient le plus souvent le sujet d’un revers de main, comme si le problème n’existait pas, comme si tout se passait « dans la tête ».
Est-ce le mot race qui a effrayé l’editeur ? Comme l’indiquent Fatemeh Tehrani et Reyhané Raissossadati dans leur essai La traduction des textes littéraires, « Une traduction n’est pas seulement le passage d’une langue à une autre, mais le passage entre deux cultures ». Et on connait la différence de conception dans le mot même de “race” entre le français (“race” sous entendant racisme) alors qu’il n’y a pas systématiquement cette connotation dans les pays anglo-saxons.
Les Editions Autrement se justifient en arguant que « Le titre et la couverture française ont été validés par l’auteur. C’est toujours le cas. Mais les lecteurs étant différents, les titres et couvertures étrangers sont rarement conservés lors des traductions. Par ailleurs : la phrase qui est le titre français est dans le livre ! ».
Dommage pour tous ceux qui ne maîtrisent pas l’anglais.
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