POLYNESIE : Une méconnaissance de la réalité politique locale
La ministre des Outre-mer en évoquant la possibilité d’une dissolution de l’assemblée de la Polynésie française a provoqué de nombreuses réactions. Gaston Flosse a réagi, la mettant au défi et traitant certains élus de vendus. Voici le communiqué du parti orange.
Le Tahoera’a Huiraatira est stupéfait des déclarations tenues ce jour (26/08/2015) à Paris par la ministre des outremers, Madame Georges Pau Langevin et qui semblent traduire une méconnaissance de la réalité politique locale et une immixtion intolérable dans la vie politique locale. La ministre, répondant aux journalistes, a indiqué qu’en cas de blocage de l’assemblée, » l’Etat serait amené à intervenir » et à dissoudre l’assemblée.
La ministre de l’outremer interfère dans la vie politique interne du parti, et on ne dissout pas une assemblée parce qu’un conflit oppose deux personnes au sein d’un même parti politique. Si l’article 157 du statut prévoit effectivement cette hypothèse, c’est uniquement en cas de blocage manifeste des institutions, ce qui n’est absolument pas le cas. Dans la réalité, et les actes le prouvent, le président Edouard Fritch n’est pas empêché de gouverner, puisque tous ses textes ont à ce jour été approuvés et soutenus par le Tahoera’a Huiraatira. Il en a encore été de même ce mardi à l’assemblée à l’occasion de la séance extraordinaire, même si un texte a été renvoyé en commission pour compléments d’informations. Pour mémoire, le budget 2014, le collectif budgétaire 2015, les deux contrats de projets Etat/Pays et Etat/Pays/Communes, la convention sur le RST et les 90 délibérations et lois de pays présentés à ce jour par le gouvernement, tout, absolument tout a été soutenu par le Tahoera’a Huiraatira. Les faits sont têtus et démentent que le gouvernement serait empêché de travailler.
La ministre des outremers devrait se référer à l’analyse du Haut commissaire Lionel Beffre qui déclarait récemment qu’il n’y avait aucune instabilité et que celle-ci était d’avantage une vue de l’esprit. Une analyse reprise par le Vice-président Nuihau Laurey qui confirmait à son tour qu’il n’y a pas d’instabilité et que le gouvernement gouverne. En tenant des propos de cette nature, c’est l’Etat lui-même qui alimente au plus haut niveau le risque d’instabilité en interférant dans un débat politique interne qui ne le regarde pas.
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