Retour sur le salon de l’agriculture 2022 dont les portes se sont refermées le 6 mars. Les visiteurs n’ont pu manquer de constater la vitalité du stand Guyane, ce que nous confirme Roger ARON Vice-président de la région en charge de l’agriculture, la pêche, la souveraineté alimentaire et l’évolution statutaire.

97Land : Est-ce un effet d’optique le dynamisme de votre agriculture ? 

Elle se comporte très bien, elle est en pleine reconstruction et c’est l’une des rares dans les Dom qui a su développer beaucoup plus de surface agricole ouverte aux jeunes et aux nouveaux agriculteurs ; Une progression exponentielle !

6000 agriculteurs en plus vers des filières tout à fait diversifiées. Le problème qui se pose c’est l’organisation pour une agriculture efficace.

97L : On résume souvent la Guyane à Ariane et l’or…

On est encore sur des clichés qui font de notre pays uniquement un focus sur Ariane mais il y a tellement de choses qui se développent en Guyane et notament l’innovation dans l’agriculture.

Nous avons l’installation d’un institut bio savane qui permet de diversifier les récoltes de façon à les transformer en produits secs pharmaceutiques notament les plantes médicinales, mais aussi avec les wanayassés  c’est de développer de  nouvelles molécules qui sont entrain d’être très demandées dans le monde. La Guyane va se positionner vers un secteur innovant et on pourra dire “Ici la Guyane“.

97L : Quels produits peuvent être exportés ?

Le wassaï, appelé par les brésiliens l’assayi (açaï), une graine de laquelle on extrait un jus qu’on transforme en plusieurs aspects même sous forme de poudre. C’est le fruit du palmier Pinot. Très riche en fibres, il y a une forte demande en Allemagne notamment.

97L : Quelles propositions pour les jeunes souhaitant s’installer ?

Notre rôle, politiquement, c’est de leur mettre à disposition des terres et une aide d’installation, un financement qui leur permettra pendant trois ans le temps que leur champs soient bien récoltables qu’ils puissent avoir un moyen de subsistance durant cette période. On fait l’abstraction de l’origine des porteurs de projets, ce qui nous intéresse ce sont des gens qui veulent travailler la terre.

Nous visons l’autonomie alimentaire, quelle que soit la période, qu’on arrive nourrir notre population, c’est pourquoi la diversité des cultures est un élément essentiel dans notre projet.

Nous souhaitons arriver à l’autosuffisance : c’est notre objectif. Et le message que nous leur adressons est simple : « Nous sommes avec vous. Nous avons besoin de vous. C’est à de vous de nous dire ce que voulez et comment voyez-vous notre aide pour construire ce projet de développement de la Guyane ».