« Nombre de nos compatriotes se trouvent en attente à Orly ou Roissy »
Dépistage de la covid-19 pour les voyageurs à destination des collectivités d’outre-mer. Une question de Manuéla Kéclard-Mondésir, députée de la Martinique au ministre des solidarités et de la santé.
Vous dites qu’il convient d’anticiper les tests, mais c’est impossible car il faut les faire 72 heures avant le départ. Votre réponse n’est donc absolument pas compatible avec les règles qui sont imposées.
L’obligation de faire le test 72 heures avant le départ est la condition incontournable pour que le voyageur puisse prendre son vol. Il me paraît donc important de comprendre le contexte et les conditions dans lesquelles les ultramarins, y compris d’autres nationalités, doivent voyager, de manière à formuler une proposition claire, qui tienne la route.
Il s’avère que nombre de nos compatriotes se trouvent aujourd’hui dans des salles d’attente à Orly ou Roissy. La prise en charge du report de leur voyage est effectivement assurée par les compagnies aériennes, mais ce n’est pas le cas de l’hébergement. Or il s’agit de familles, monsieur le ministre ; aussi nous vous demandons une réponse adéquate et appropriée pour tous ces voyageurs actuellement en détresse dans nos aéroports. Il est humainement impossible de poursuivre dans des conditions pareilles. Nous attendons votre réponse.
Je souhaite également réagir sur la question des tests. Les laboratoires sont engorgés ; notre politique publique devrait donc faire en sorte qu’ils puissent réaliser davantage de tests, notamment pour les voyageurs qui, je le répète, doivent impérativement en présenter un datant au maximum de 72 heures.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé.
La réponse que je vais vous formuler ressemblera à s’y méprendre à celle que j’ai faite à votre collègue député de La Réunion.
Tout d’abord, vous appelez à accroître l’effort de la puissance publique. Mais ce n’est pas de l’effort de la puissance publique qu’il s’agit : nous parlons ici des milliers de personnels qui travaillent dans des laboratoires publics et privés, en semaine comme le week-end. Ils sont montés en puissance tout au long de l’été pour être en mesure de réaliser 160 000 tests par jour dans l’ensemble du pays, ce qui fait de la France le deuxième pays qui teste le plus, devant tous nos voisins européens, lesquels ont longtemps été pris comme exemples dans cet hémicycle.
Réaction de Maxime Minot. Ce n’est pas un totem !
Olivier Véran. Je vous demande de reconnaître cet effort : ce n’est pas celui du ministre, mais de toute la filière de biologie, que je me permets de saluer.
Ensuite, vous le savez, il y a des priorités dans l’accès aux tests, lesquels ont pour objectifs principaux de freiner l’épidémie, d’empêcher les contaminations et de permettre à ceux qui sont positifs de le savoir pour se mettre à l’abri et ne pas contaminer à leur tour d’autres personnes.
Pendant une longue période assez récente, les déplacements dans les territoires ultramarins étaient limités car conditionnés par ce qu’on appelait un motif impérieux. Ils ont été réautorisés, mais à la condition, pour laquelle l’ensemble des parlementaires des territoires ultramarins s’est mobilisé, que toutes les précautions sanitaires soient prises pour ne pas amener le virus là où il circulait peu, notamment dans ces territoires très fragiles. L’obligation de se faire tester dans les 72 heures avant de prendre un avion en découle.
Réaction de Fabien Roussel. Il faut quatre à cinq jours pour obtenir un résultat !
Réaction de Jean-Paul Dufrègne. Vous ne répondez pas à la question !
Olivier Véran. Un voyage, un déplacement, cela s’anticipe, surtout dans une situation telle que celle que nous connaissons aujourd’hui.
Réaction de Caroline Fiat. Mais le test ne doit pas dater de plus de 72 heures !
Olivier Véran. Je ne vais pas demander à des patients symptomatiques, à des cas contacts ou à des médecins de laisser leur place dans les laboratoires pour permettre à d’autres personnes de prendre un avion.
Je ne vous dis pas que la situation est satisfaisante à tout point de vue, je vous l’explique telle qu’elle est aujourd’hui. Avant toute autre chose, nous donnons la priorité à la lutte contre l’épidémie et à la protection des personnes.
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Bonjour,
Je peux témoigner je suis victime de ce Cirque.
Je suis à mon 2e test et j’ai toujours pas de réponse du laboratoire Biogroup mon vol été prévu le 16 septembre à 10h50 j’ai d’abord fait mon premier test dimanche au laboratoire Félix Éboué arrivée 7h15 tester à 11h30, mon 2e test à Orly 7h45 tester à 11h le seul point positif pour le moment je ne perds pas mon billet d’avion, mon souhait c’est d’avoir les mêmes conditions que mes compatriotes de l’hexagone (Marseille et Bordeaux) rentré chez moi sans test. J’avais oublié nous sommes des enfants..