Nice et… le grand n’importe quoi !
Nice et la bêtise humaine
Après Charlie et le Bataclan, le drame du 14 juillet aurait du être l’occasion d’un nouvelle solidarité. Il n’en a rien été. Nous avons été le témoin de propos inouïs de méchanceté à propos des ultramarins touchés sur la Promenade des Anglais : « Ka yo té ka fè la ? »
Ka yo té ka fè la ? C’est ignorer que Nice est la 5ème ville de France la plus peuplée avec plus de 300 000 habitants, 1 million avec son agglomération donc source potentielle d’emplois, vous savez la chose qui ne pousse pas sous nos latitudes. Une ville universitaire avec 26 000 étudiants dont certains de nos bacheliers dont nous nous enorgueillissions début juillet et qui s’en iront sous d’autres latitudes dont celles de la Côte d’Azur. C’est faire fi aussi du besoin de vacances de tout un chacun : située en bordure de la mer Méditerranée, elle attire de nombreux ultramarins qui n’ont pas la possibilité de partir chaque année dans leur région d’origine. Et puis, pourquoi justifier sa présence ? N’est-on pas libre de se déplacer sans devenir la cible de terroristes ?
Mais si l’ignorance peut etre excusée, que dire des responsables politiques nationaux qui sans attendre les conclusions de l’enquête, avec des propos indignes de leurs fonctions, jouent avec nos sentiments pour annoncer de manière péremptoire que cela ne serait jamais arrivé avec eux au pouvoir, leurs adversaires à l’inverse affirmant que tout était sécurisé. Pour une fois nos politiques locaux ont été dans leur rôle en condamnant et en s’associant à la douleur des éplorés.
Maintenant interrogeons-nous sur la psychologie de la rédaction de Guadeloupe 1ère qui sans vergogne a diffusé un Soir 3 joyeux avec de belles images de feu d’artifice puisqu’antérieur d’une heure à la tuerie, puis annonce par la suite la suppression du journal local en raison de l’actualité Niçoise pour une émission en direct. Le Soir 3 même dépassé est-il plus digne et utile que le journal local ? A méditer.
Dès le lendemain par contre des journalistes se sont rués pour trouver des témoins sur place selon notre région d’origine : antillais ou réunionnais afin de « personnaliser » leurs commentaires. Parfois, ces badauds n’ont rien à dire mais qu’importe. L’important est la touche ultramarine pour relayer l’angoisse et diffuser du « National ».
On peut enfin se poser des questions sur l’utilité de nos réseaux sociaux qui font passer « le message ». Un jeune est recherché par sa famille. Ce n’est pas une fugue. On devine l’inquiétude, la souffrance des parents. Visiblement c’est dans les hôpitaux que les recherches doivent se faire. On pressent l’issue et on ne peut qu’espérer un dénouement le moins dramatique possible. En quoi la diffusion de sa carte d’identité par des personnes à 8000 kms peut-elle aider sa famille ? Ne risque t-on pas de donner de fausses informations ? Mais après tout on dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions…
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