Société

Mike Horn se penche « sur le silence » de la répression de mai 67 en Guadeloupe

Des extraits d’un article de franceinfo – Radio France publié le 

Mike Horn… est l’auteur du documentaire « Mai 67, ne tirez pas sur les enfants de la République », sur la répression d’une grève ouvrière en Guadeloupe, diffusé sur France Ô mercredi soir à 20h55.

Un an avant mai 68, la Guadeloupe a connu une grève ouvrière. Le mouvement a été réprimé dans le sang les 26 et 27 mai 1967 par les forces de l’ordre et l’armée. Une répression ignorée en métropole et qui fera officiellement 9 morts, mais sans doute beaucoup plus. 50 ans après, l’État ne reconnaît pas les événements, et même la population les a longtemps enfouis au fond de sa mémoire.Mike Horn a donc voulu comprendre ce poids du silence. Il a interrogé de nombreux témoins en Guadeloupe, y compris des membres de sa famille, notamment sa mère et grand-mère. Il regrette et s’étonne du silence de l’État. « L’État français n’en parle pas beaucoup malheureusement, déplore le réalisateur, mais il y a aussi la population guadeloupéenne qui a eu peur d’en parler, donc qui a enfoui tous ces souvenirs, mais aujourd’hui, les jeunes générations comme moi essaient d’en parler pour que ce soit transmis, pour que l’on n’oublie pas ces événements. »

Mike Horn a découvert lui-même cette part de l’histoire familiale récemment. « J’ai appris ça il y a 5-6 ans, raconte-t-il. On n’en parlait pas du tout dans ma famille, bien que ma mère était témoin de ce massacre. Déjà, il y a 5-6 ans, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour en témoigner et petit à petit, ça a été concret, je me suis dit que j’allais faire ce documentaire et aller interroger d’abord ma mère, puis les personnes qui ont été témoins de ça en Guadeloupe. »

Le documentaire s’interroge surtout sur les mécanismes de l’oubli. « Il y a pas mal de choses qu’on ne sait pas et qu’on ne saura jamais, donc, je me suis dit que j’allais me pencher sur le silence, explique Mike Horn. Le silence familial et après plus large, historique pour témoigner de cet événement. » Il constate d’ailleurs, surpris, que « les gens ont peur de parler », alors qu’il n’y a plus de « répression ». De son côté, « l’État a reconnu qu’il y avait eu massacre mais pas de massacreurs »indique-t-il.

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