Mayotte : Une vision d’horreur !
Il n’y a pas suffisamment de superlatifs pour expliquer la situation que vit Mayotte depuis que le cyclone Chido s’est abattu sur l’île, la réduisant à l’état d’ile morte, dont personne ne peut dire à l’heure actuelle, les véritables conséquences qu’auront sur le pays cette catastrophe naturelle.
Pour l’instant, c’est la guerre des communiqués. Certains annoncent une vingtaine de morts, alors que d’autres parlent de centaines et de milliers.
Ce n’est que lorsque l’île sera débarrassée de tous ses encombrants, que l’on pourra faire un bilan précis des morts, si d’aventure ont y arrive, car il y a eu de nombreux disparus, et parmi ces disparus, de nombreux sans-papiers et clandestins, qu’il sera bien difficile de ccomptabiliser.
Dans ce département français, le plus pauvre de France, ce cyclone a donné un coup de projecteur brutal sur une situation perdurant depuis des décennies. La misère et la fragilité des constructions expliquent le chaos qui règne à Mayotte en ce moment. Il y a eu le cyclone bien sûr, mais il n’explique pas tout. La situation du pays ne sera connue que dans quelques semaines car personne à l’heure actuelle ne peut donner un bilan réel de la situation.
Il faut savoir que la tour de contrôle de l’aéroport est en partie hors d’usage, que l’hôpital est dans un état piteux, que les écoles sont touchées et d’une façon générale, la situation est apocalyptique. Les bangas (cases) ont été pratiquement tous rasés et la population vit à la belle étoile. Il n’y a plus de nourriture, plus d’eau, le téléphone et internet sont hors d’usage et l’essence manque. Mayotte n’est plus que l’ombre d’elle-même.
La France a-t-elle négligé ce département pour que sa fragilité soit à ce point mise en cause par une absence de structures solides pour que la catastrophe soit si grande aujourd’hui ?
Justement le quotidien Libération parle de vision de fin du monde, tant la situation est catastrophique, et les Français découvrent hébétés une catégorie de citoyens complètement à part. Mayotte a un siècle de retard par rapport aux autres départements français. L’eau courante est de plus en plus rare, ce qui forcément entraine une insuffisance d’hygiène facilitant toutes sortes de maladies contagieuses. Rien ne fonctionnait convenablement bien avant le cyclone, au lendemain de son passage, c’est la désolation totale. Pourtant Mayotte est une terre française.
Conscients de la gravité de la situation, plusieurs ministres démissionnaires se sont rendus sur place et on annonce la venue du président de la République et du Premier ministre, ainsi que la mise en place d’une période de deuil national.
La sécurité sur l’ile est assurée par la présence de forces de l’ordre venues de l’Hexagone, et un couvre-feu sera établi afin de lutter contre les éventuels pilleurs qui profitent de la situation pour commettre leur forfait.
Plus de maisons, plus de vivres, plus de médicaments, plus d’écoles, plus d’eau, Mayotte est dans une situation de survie qui ne pourra durer très longtemps si l’aide internationale ne se manifeste pas le plus rapidement possible. Sous la puissance du cyclone avec des vents parfois à plus de 250 kilomètres/heure, on comprend très bien que même les bâtiments en dur ont souffert. Alors il est facile de comprendre que les cases en bois sous tôles ont littéralement disparues.
S’il est vrai que la tendance est plutôt de résoudre les problèmes d’urgence qui règnent sur l’île, il n’en reste pas moins vrai qu’à Mayotte aujourd’hui tout est urgent. Mais on ne désespère pas de voir le pays se relever de cette morbide et désastreuse catastrophe et que comme pour la Cathédrale Notre-Dame de Paris, une solidarité généreuse viendra apporter un peu de baume, pour redonner gout à la vie à nos concitoyens de Mayotte, car une prière même à Notre-Dame ne suffira pas pour remettre le pays sur pied.
Luc Bernardini
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