Makenzy Orcel prix Louis Guilloux 2016
L’écrivain haïtien Makenzy Orcel a reçu le Prix Louis Guilloux 2016 pour son livre L’ombre animale, publié aux éditions Zulma.
Makenzy Orcel, « ce poète solitaire », a fait de sa poésie un cri, une manière de donner une force littéraire et une voix à cette rage qui l’habite. « Je suis né fâché, j’ai été fâché toute ma vie. C’est cette colère qui m’a donné envie d’écrire. »
Makenzy Orcel est né en 1983 à Port-au-Prince. Après des études de linguistique, il abandonne l’université pour se consacrer à la littérature.
Aux lendemains du tremblement de terre qui a secoué Port-au-Prince, Makenzy Orcel a écrit Les Immortelles pour dire la folie de vivre malgré l’épouvante autant que pour livrer le plus insolent témoignage face à l’apocalypse. C’est aux prostituées de Port-au-Prince qu’il a voulu rendre hommage, celles dont la voix ne s’est pas faite entendre à l’heure de la médiatisation de la catastrophe.
Avec L’Ombre animale, roman qui s’impose d’ores et déjà comme l’un des plus beaux de cette année, le corps s’expose, se décompose, se renouvelle. Difficile de résumer l’incroyable profusion d’un texte qui brouille les cartes, échappe aux étiquetages et choisit l’éclat du verbe comme unique boussole. Makenzy Orcel est un archéologue du sens, un écrivain sensoriel qui puise dans la marginalité une puissance d’évocation rare.
« Je suis le rare cadavre ici qui n’ait pas été tué par un coup de magie, un coup de machette dans la nuque ou une expédition vaudou, il n’y aura pas d’enquête, de prestidigitation policière, de suspense à couper le souffle comme dans les films et les romans — et je te le dis tout de suite, ce n’est pas une histoire —, je suis morte de ma belle mort, c’était l’heure de m’en aller, c’est tout ».
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