Lurel /Chalus : C’est la guerre !
Lors de la dernière plénière de la Région Guadeloupe le ton est monté entre ces deux hommes qui assurément ne partiront pas ensemble en vacances. Fini le temps des petites phrases qui laissaient supposer qu’il y avait des magouilles lors des campagnes électorales, mais sur lesquelles on fermait les yeux pour laisser une chance à l’élu de pouvoir malgré tout mettre en œuvre son programme en cas d’élection. Aujourd’hui, il semble pour certains que tous les coups tous les coups sont permis.
Victorin Lurel n’a pas mâché ses mots pour dire tout le bien qu’il pensait de l’actuel président de la collectivité régionale Ary Chalus.
« ….Vous prétendez que vous serez réélu, c’est possible. Mais si par malheur vous deviez être reconduit, je dis ici, devant vous et je le dis solennellement, votre président, je dis bien le président Chalus ne pourra pas occuper le poste d’exécutif, et s’il le fait, il le fera pour peu de temps. Il sera rendu inéligible !
Écoutez bien, il sera rendu inéligible parce que, après avoir saisi le procureur, le parti socialiste a porté plainte pour financement illicite et illégal de deux campagnes électorales : celle de 2014 à la municipalité de Basse-Terre et celle de 2015 ou il y a des témoignages accablants sur le financement par une collectivité et par des entreprises publiques, et donc cette affaire est entre les mains du Procureur de la république, en plainte avec constitution de partie civile, et votre président, les preuves sont accablantes, ne devrait pas pouvoir occuper ce poste et d’ailleurs, les hautes autorités commencent d’ailleurs à s’en inquiéter… »
Si ce n’est pas une déclaration de guerre, je ne ne m’y connais pas en politique. De ces deux coqs qui jouent de leurs ergots pour se démolir l’un l’autre, de quel côté les électeurs porteront leur choix ? Car en définitive, ce ne sont pas les élus qui vont souffrir de ce climat de haine qui s’installe dans cette campagne électorale, mais bien la population qui une fois de plus sera prise en otage.
A travers tous les scandales qui secouent la Guadeloupe, personne ne peut connaître à l’avance la sincérité de ceux qui briguent nos suffrages. Par contre ce qui est sûr quand on voit avec quelle violence certains affirment qu’ils seront les meilleurs pour défendre nos intérêts, on peut légitimement se demander s’ils ne pensent pas avant tout à leur portefeuille. A moins qu’ils nous prennent pour des imbéciles, ou des macaques qui ne comprennent rien. Et puis, pourquoi certains pensent qu’il faut qu’ils restent au pouvoir jusqu’à ce qu’ils soient délogés par une nouvelle équipe, ou dans l’impossibilité d’exercer leurs fonctions, diminués par leur âge avancé.
Le jour où l’électeur guadeloupéen cessera d’être l’idiot utile de candidats sans scrupules qui les oublieront bien vite une fois atteint leur objectif, le pays fera un grand pas en avant. Mais en attendant, c’est arrière toute.
Luc Bernardini
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