L’Etat d’urgence sanitaire décrété en Guadeloupe, Guyane et Mayotte
Le Premier ministre a présenté un décret déclarant l’état d’urgence sanitaire dans certains territoires de la République. Le décret déclare cet état en Guadeloupe, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy, en Guyane et à Mayotte.
Sous l’effet du variant Omicron, la circulation de la covid-19 connait une augmentation considérable sur plusieurs territoires ultramarins.
En Guadeloupe, au 4 janvier 2022, le taux d’incidence mesuré sur les 7 derniers jours glissants est de 1 082 cas pour 100 000 habitants, en hausse sur cette période de 549 %. À Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, le taux d’incidence est respectivement de 2 643 cas pour 100 000 habitants et de 4 498 cas pour 100 000 habitants, en hausse de 720 % et 117 % sur 7 jours glissants.
En Guyane, le taux d’incidence est désormais de 814 cas pour 100 000 habitants, en hausse de plus de 385 % sur sept jours glissants. Enfin, à Mayotte, le taux d’incidence atteint 720 cas pour 100 000 habitants, en hausse de près de 635 % sur 7 jours glissants.
Sur ces territoires, la couverture vaccinale est significativement plus faible que dans l’hexagone : seule 31 % de la population guyanaise a reçu au moins une dose de vaccin à la fin de l’année 2021, 40 % en Guadeloupe, 42 % à Saint-Martin, 56 % à Mayotte, 71 % à Saint-Barthélemy.
Avec ce niveau de couverture vaccinale, les risques de développer des formes graves de la maladie sont fortement majorés et pourraient conduire rapidement à une saturation des structures hospitalières sur les différents territoires concernés.
La pression hospitalière est déjà très forte en Guyane où le taux d’occupation des lits de réanimation est supérieur à 190 % de la capacité initiale. En Guadeloupe, le taux d’occupation des lits en réanimation est proche des 80 % de la capacité initiale, alors que les hôpitaux guadeloupéens servent aussi de réserve de 2nd niveau pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy. À Mayotte, la pression hospitalière augmente également, avec un total de 4 patients hospitalisés en réanimation covid-19 au 4 janvier.
La situation sanitaire se tend sur ces territoires, alors même que la situation dans l’hexagone limite significativement les capacités d’envoi de renforts ou l’organisation d’évacuations sanitaires. La concomitance de la vague épidémique sur plusieurs territoires en même temps complique également l’organisation d’évacuations sanitaires au niveau zonal, tant dans le bassin Antilles-Guyane que dans le bassin de l’océan Indien.
Compte tenu du niveau de circulation du virus sur ces territoires, et notamment de la prégnance du variant Omicron, des capacités hospitalières de ces territoires et de la couverture vaccinale de leur population, la vague épidémique actuelle de covid-19 constitue une catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population, justifiant que l’état d’urgence sanitaire y soit déclaré.
L’état d’urgence sanitaire permettra aux préfets de prendre des mesures d’interdiction de déplacement hors du domicile, dans l’objectif de protéger la santé des populations. Ces mesures seront strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu.
En application de l’article L. 3131-13 du code de la santé publique, l’Assemblée nationale et le Sénat seront informés sans délai des mesures prises par le Gouvernement au titre de l’état d’urgence sanitaire et les données scientifiques disponibles sur la situation sanitaire qui ont motivé la décision de le déclarer seront rendues publiques.
Le Gouvernement présentera devant le Sénat un amendement au projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire pour prendre en compte cette nouvelle situation et prévoir la prolongation de l’état d’urgence sanitaire au 31 mars 2022.
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