Culture

Les routes de l’esclavage en avant-première le 26 avril

Pour la première fois, une série documentaire en quatre épisodes de 52 mn et tournée dans huit pays retrace l’histoire des traites négrières du VIIe au XIXe siècle. Le Bondy Blog organise une projection de deux épisodes, suivie d’un débat au Cinéma L’Ecran le 26 avril à 19h30, en présence de la co-réalisatrice Fanny Glissant. 

L’histoire de l’esclavage n’a pas commencé dans les champs de coton. C’est une tragédie beaucoup plus ancienne, qui s’est jouée depuis l’aube de l’humanité.

À partir du VIIe siècle, et pendant plus de 1 200 ans, l’Afrique fut l’épicentre d’un commerce gigantesque d’êtres humains qui s’étendait à travers le monde.
Nubiens, Peuls, Mandinkas, Songhais, Sosos, Akans, Yoruba, Ibos, Kongos, Yao, Somaliens… Au total, plus de 20 millions d’Africains ont été déportés, vendus et réduits en esclavage. Un système criminel qui a apporté la richesse et jeté les bases des plus grands empires du monde. L’ampleur de ce commerce d’esclaves est tel qu’il fut longtemps impossible d’expliquer ses mécanismes. Pourtant, son histoire soulève une question fondamentale : comment l’Afrique s’est-elle trouvée au cœur des routes des esclaves ?
« Si on résume les choses, 25 millions de personnes ont été déportées pour le profit et rien d’autre » explique Fanny Glissant, descendante de l’esclave Marguerite arrivée en 1818, et appartenant au sieur Pain, planteur de la Désirade. « Une fois qu’on se dit ça, on regarde les choses différemment ».

 » Une vingtaine d’historiens nous ont aidés à chercher tous les textes, à les contextualiser » confie-t-elle au Bondy Blog. « C’est au bas-mot 80 000 pages de lecture. Le plus important pour nous, avec Juan Gélas (réalisateur de la série documentaire Noirs de France pour France 5 en 2011) et Daniel Cattier (co-réalisateur de la série documentaire Kongo pour Arte et La RTBF en 2010), c’était de décentrer le regard. Si on commençait cette histoire en Europe, on ne pouvait pas la regarder à sa juste mesure ».

Une place importante y est donnnée à la documentation archéologique. « De nouveaux matériaux qui rendent compte de la réalité de la vie de la population servile. Par exemple, dans ce cimetière d’esclaves sur cette plage en Guadeloupe, il y a 80% d’Africains de la première génération. On voit qu’ils n’ont pas eu les mêmes conditions de vie : ils ont des squelettes plus solides parce qu’ils ont été beaucoup mieux nourris que les Créoles. C’est une autre façon de raconter la vie des captifs. Ça donne de la chair. Je ne suis pas sûre qu’on sache que la durée de vie sur une plantation de cannes au XVIIIe siècle, c’est entre 7 et 10 ans ».

Épisode 1 | 476 -1375 : Au-delà du désert
Épisode 2 | 1375-1620 : Pour tout l’or du monde
Épisode 3 | 1620-1789 : Du sucre à la révolte
Épisode 4 | 1789-1888 : Les nouvelles frontières de l’esclavage

Réservation : invitation@cpbfilms.com

Cinéma L’Écran, Place du Caquet, 93200 Saint-Denis (M° Basilique St-Denis ligne 13)

Diffusion le 1er mai 2018 à 20h50 sur Arte, les 2 et 9 mai sur France Ô.

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