LES OUTRE-MER INGOUVERNABLES ?
Victorin Lurel et Brigitte Girardin complices à la fin du débat
Le partenariat entre la Région Ile de France et le CREFOM
Depuis une quinzaine de jours, le Président de la Région Ile de France Jean-Paul Huchon fréquente beaucoup les ultramarins. On l’a vu au diner du Drépaction, accueillir le Premier Ministre pour la JOMD. A croire comme on le lui faisait remarquer ironiquement que ses lointaines origines martiniquaises le titillent. Lundi 13 avril, il signait une convention avec le Président du CREFOM (Conseil Représentatif des Français d’Outre-Mer) Patrick Karam qui poursuit sa campagne d’élargissement des espaces de collaboration avec les pouvoirs publics. Etaient présents Abdelhak Kachouri Vice-Président et Valérie Pecresse membre du CREFOM comme elle aime à le rappeler. C’est le 8 ème partenariat conclu après ceux avec le Conseil Général de la Réunion, le Ministère des Outre-mer, le Conseil Régional de Guyane, la Ville de Paris, le Conseil Général de Mayotte et les deux Conseils de Guadeloupe. Assistaient à cette signature des politiques et personnalités des quatre coins de l’Outre-mer : Nassimah Dindar Présidente du Conseil Général de la Réunion, Karine Claireaux Sénatrice de St Pierre et Miquelon, Eric Delucy de l’Ugp Ban, le maire de Pointe à Pitre Jacques Bangou, Maina Sage Députée de Polynésie et Daniel Gibbs député de St Barthélémy et St Martin.
Dans la foulée, était organisée une conférence-débat au titre halléchant «Les Outre-Mer ingouvernables : révélations de deux anciens ministres» en présence de Brigitte Girardin et Victorin Lurel, engageant une réflexion sur la gouvernance de nos territoires. Et le moins que l’on puisse dire c’est que malgré le titre volontairement provocateur, les confessions attendues n’ont pas été à la hauteur de nos espérances. Michel Reinette tentait bien de recueillir des confidences : Brigitte Girardin «avouait» avoir menacé de démissionner suite à une arbitrage défavorable, Victorin Lurel livrait son refus du poste dans un premier temps. Beaucoup de politesse entre les deux anciens ministres, à l’Outre-Mer il n’y a ni gauche ni droite, « On ne peut pas réussir à ce poste si on n’a pas de compétences», le désinvestissement de Nicolas Sarkozy (le nombre de collaborateurs au ministère chutant de 300 à moins de 150 dans l’après Girardin). S’ensuivit un passage sur les lobbies notamment ceux de l’agroalimentaire et du transport aérien, l’unanimité sur le détachement des médias nationaux, la phrase passe-partout de la nécessité de tenir compte des spécificités… Pas de quoi fouetter un chat ! Le véritable intérêt de cette soirée tenait surtout aux commentaires de Victorin Lurel sur un événement passé, le mouvement LKP en 2009 «Un mouvement postmarxiste et idéologique… Dans un syndicat, vous êtes élu par 200 personnes, un homme politique ce sont des milliers. Qui est le plus représentatif ? » A propos du conflit avec les gérants des stations service, sa conclusion est sans appel : « Ce sont des gens qui gagnent très bien leur vie. Et là, il s’agit de prendre à ceux qui n’ont pas pour ceux qui ont déjà. Il faut avoir le courage de dire la vérité ».
On espère de prochains débats plus incisifs et surtout une implication massive des ultramarins dans cette tentative de structuration du CREFOM. Devenu en une année l’interlocuteur du gouvernement et des partis politiques, il est une réalité. Au profit de qui ? L’avenir le dira.
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