Société

Les mesures gouvernementales d’urgence contre les sargasses

Face aux échouages massifs des sargasses sur les côtes antillaises et de Guyane, le préfet de la région Guadeloupe a présenté les mesures gouvernementales d’urgence, ce vendredi 4 mai à la préfecture.

Les mesures gouvernementales d’urgence contre les sargasses

@PrefectureGuadeloupe

L’heure est à la mobilisation générale comme l’a annoncé M. Eric maire, le préfet de la région Guadeloupe dès le début de son allocution «Ma priorité c’est la santé des Guadeloupéens, a-t-il dit. Mobilisons-nous ensemble pour ramasser ces sargasses très rapidement après leur échouage car une fois ramassées et stockées dans des lieux appropriés, il n’y a plus de problème sanitaire. Et c’est bien cela aujourd’hui qui nous importe. »

«L’État, en Guadeloupe, agit depuis plusieurs mois et soutient toutes les initiatives qui vont en ce sens, poursuit le préfet. J’ai ainsi confié le pilotage de la mission sargasses à Jean-Michel Jumez, sous-préfet de Pointe-à-Pitre, qui a travaillé en amont, avec les collectivités pour faire le point sur les moyens matériels et humains, rappeler les techniques de ramassage et présenter les outils de surveillance et d’anticipation des échouages.

Depuis les premiers échouages, cette mission sargasse est très active et nous sommes tous mobilisés au côté des collectivités, notamment les aider à acquérir du matériel pour le ramassage des algues. Une première enveloppe de 500 000 euros avait été débloquée, nous sommes passés aujourd’hui à 1 million d’euros. Il faut ajouter à ces dépenses d’investissement, 500 000 euros supplémentaires pour le fonctionnement, c’est-à-dire pour financer des missions d’enlèvement des sargasses confiées à des entreprises quand les collectivités ne peuvent plus faire face. »

Les mesures du plan gouvernemental

Devant l’ampleur de la tâche, le gouvernement a décidé de faire plus encore et a déclenché un plan d’urgence afin de répondre rapidement aux besoins actuels de ramassage mais aussi pour dégager des solutions à plus long terme. En voici les principales mesures :

> La nomination d’un référent national chargé de la rédaction d’un plan national de lutte contre les sargasses, décliné pour chaque territoire en plan d’urgence local sargasses (PULSAR).

> La mise en place d’un pilotage national par les ministères des outre-mer, de la transition écologique et solidaire, des solidarités et de la santé ainsi que du ministère de l’intérieur.

Au niveau local, la coordination sera assurée par le préfet de zone Antilles, préfet de Martinique, en liaison avec les préfets de Guyane et de Guadeloupe.

> Le déblocage d’un fonds de 3 millions d’euros de crédits Etat pour l’acquisition, aux côtés des collectivités et des fonds communautaires, de machines performantes de ramassage et des équipements de protection individuels pour les équipes de ramassage.

Le déploiement de moyens humains dédiés pour l’organisation et le ramassage. Une mission d’assistance de la sécurité civile est dépêchée aux Antilles pour appuyer les activités de ramassage. Le régiment du service militaire adapté (RSMA) sera déployé de manière exceptionnelle. En complément, des personnes sous main de justice (TIG) seront mobilisées.

> Des actions de renforcement de la prévision des échouages : à court terme, par des survols aériens, à long terme par le développement de l’observation satellitaire notamment dans le cadre du programme européen COPERNICUS.

> La mesure régulière de la teneur en gaz le long des plages et le renforcement du dispositif de mesure. Parallèlement, le haut conseil de la santé publique a été saisi pour disposer d’un avis sur les conséquences pour la santé humain des expositions observées.

Le lancement par l’ADEME de nouveaux appels à projets (1 M€) pour l’innovation sur le ramassage et la valorisation des algues, faisant suite aux appels à projet lancés depuis 2015.

> La poursuite du travail avec les instituts techniques spécialistes (comme l’Institut Technique Tropical – IT2 – ou le Centre d’Etude et de Valorisation des Algues – CEVA) sur la façon dont les algues peuvent être valorisées.

> La poursuite de l’identification des lieux de stockage.

Un renforcement du programme de recherche sur les sargasses et l’établissement de collaborations internationales sur le sujet, notamment pour connaître l’origine du phénomène.

Une réunion au niveau national avec les assureurs sera organisée afin d’indiquer les voies d’indemnisation possible pour les petits équipements électroniques et les véhicules.

L’organisation d’un évènement régional à l’automne dédié à la connaissance du phénomène et aux solutions, à l’occasion de la prochaine conférence de coopération régionale Antilles-Guyane (CCRAG), conférence annuelle qui réunit notamment les collectivités de la zone ainsi que les ambassadeurs de France dans les pays voisins.

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