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La bombe « Le Gang des Antillais » arrive sur les écrans

Mercredi 28 septembre, au Club 13 avenue Hoche, des privilégiés étaient conviés à l’avant-première du Gang des Antillais réalisé par Jean Claude Barny. LGdA arrive dans vos salles. Un conseil, si vous souhaitez garder le suspense jusqu’à son visionnage, ne lisez pas cet article.

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Les routes de Jimmy et Linda vont se séparer @Franckhalix

Jimmy Larivière (Djedje Apali), originaire de la Martinique, seul avec sa fille Odile (Zoé Charron), galère dans la France des années 70. Le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer) créé par Michel Debré est responsable du déplacement de 70000 « français » venant d’horizons lointains auxquels l’administration concède des emplois subalternes, transformant ces guadeloupéens et martiniquais déracinés en « antillais ». Le désenchantement traduit par la chanson de Super Combo « Mwen domi dewo » est total : il faut courber l’échine, le retour au pays synonyme d’échec. Ainsi naitront les Marie-Thérèse du sketch des Inconnus.

Errant de bidonville en chambres d’hôtel minables, vivant d’expédients, la rencontre avec Politik (Ériq Ebouaney), Molokoy (Adama Niane) et Liko (Vincent Vermignon) permet à notre exilé de prendre les armes et sa revanche sur une société où il n’a jamais trouvé sa place. Désormais les bureaux de poste seront leur terrain de chasse. Le rejet de la France se traduit aussi par une mouvance indépendantiste active. Mais Jimmy va découvrir que le choix de la violence conduit à la solitude et l’argent facile ne garantit pas la promotion sociale. Linda son amie (la sublime Césarisée Zita Hanrot) et Marraine (Jocelyne Beroard) tentent de lui faire accepter sa condition de « domien de l’hexagone » sans y parvenir. La chute est inévitable.

La rédemption viendra en prison par sa rencontre avec un travailleur social Patrick Chamoiseau (Lucien Jean Baptiste) qui n’est pas encore monsieur le Prix Goncourt. Un film de Jean Claude Barny qui nous confiait son émotion et son soulagement à l’aboutissement de ce projet : « C’est un sujet qui m’a pris aux tripes. Le temps passant et les difficultés s’amoncelant, il devenait évident jour après jour qu’il fallait continuer la lutte ».

La B.O comprend des artistes de la scène urbaine comme S-Pri Noir, Ben l’oncle Soul, Tito Prince, Saïk, Carimi, Keros’n et d’autres. Les spectateurs antillais verront, une fois n’est pas coutume en avant première cette histoire vraie avec la présence remarquée de Mathieu Kassovitz et Romane Bohringer à partir du 15 octobre. Pour l’hexagone, il faudra patienter jusqu’au 30 novembre. Mais cela fait si longtemps qu’on l’attend…

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