Société

Kannari 2 : exposition de la population antillaise au chlordécone

La première étude Kannari réalisée en 2013 a montré que 9 Antillais sur 10

avaient du chlordécone dans le sang.

La nouvelle édition de cette enquête – Kannari 2 – doit permettre d’étudier

l’évolution de cette exposition 10 ans après.

Kannari 2 s’intéressera aussi à d’autres polluants (pesticides et métaux

lourds) présents dans l’eau, les sols, les aliments ou encore certains

produits de la vie courante.

Objectifs

Décrire les niveaux d’imprégnation au chlordécone et à d’autres polluants

environnementaux de la population générale guadeloupéenne et

martiniquaise

ainsi que des sous-groupes de population plus exposés ou plus sensibles

(pêcheurs, travailleurs agricoles, femmes en âge de procréer et enfants).

Étudier les évolutions des niveaux d’imprégnation à la chlordécone et à

certains polluants depuis 2013.

Rechercher les facteurs ayant une influence sur le niveau d’imprégnation

au chlordécone et aux autres polluants mesurés (pesticides et métaux lourds).

Population étudiée

L’ensemble des adultes et des enfants de plus de 3 ans et plus sont concernés

par l’étude.

3000 personnes résidant depuis au moins 6 mois en Guadeloupe ou en

Martinique seront tirées au sort.

Une attention particulière sera portée sur les femmes en âge d’avoir des enfants (15-49 ans), les travailleurs agricoles, les pêcheurs et les personnes habitant en zones contaminées.

Kannari 2 : une étude de biosurveillance

La biosurveillance est la mesure des niveaux de concentration dans l’organisme (ou imprégnation) de substances chimiques et de polluants présents dans l’alimentation,

les objets du quotidien, l’air, les sols ou encore les eaux.

La biosurveillance humaine permet de surveiller les expositions entraînant la présence de ces substances chimiques dans l’organisme. Elle consiste à doser les substances recherchées dans des prélèvements sanguins ou urinaires. La mesure intègre toutes les sources d’exposition qui pénètrent dans le corps (à travers la respiration, l’alimentation…) sur tous les lieux de vie (domicile, travail…) selon nos activités ou la nature des produits consommés.

Quels sont les autres polluants mesurés ?

Les polluants mesurés ont tous potentiellement un impact sur la santé des enfants et des adultes.

  • Certains ont déjà été mesurés lors de l’étude Kannari de 2013 : le lindane, les PCB et l’hexa-cyclo-benzène.
  • D’autres vont être mesurés pour la première fois : le glyphosate, les métabolites des pyréthrinoides et plusieurs métaux lourds (plomb, arsenic, mercure).

Le choix des polluants s’est fait avec des partenaires locaux. Il a été soumis à l’avis du conseil scientifique du Programme national de biosurveillance, piloté par Santé publique France. Ils permettront d’avoir une vision très large des différentes pollutions auxquelles est exposée la population des Antilles.

Déroulement de l’étude

  • 1re phase en juin 2023 dans six communes de la Guadeloupe et de la Martinique. Cette 1re phase va permettre de tester le protocole de l’étude, les outils et les modalités de l’enquête.
  • 2e phase entre janvier et avril 2024 avec le lancement à grande échelle de l’étude Kannari 2 sur l’ensemble des deux territoires de la Guadeloupe et de la Martinique.

Sur les deux phases, les foyers tirés au sort seront informés par courrier puis seront contactés par un enquêteur de l’Institut Ipsos qui leur proposera de participer à l’étude. Cette étude repose sur le volontariat des personnes tirées au sort.

A quoi vont servir les résultats ?

Menée à l’échelle d’une population, la biosurveillance humaine permet :

  • d’évaluer le degré d’exposition interne de cette population aux substances chimiques ;
  • de fournir aux acteurs de santé publique les informations relatives à l’exposition des populations aux substances chimiques, leurs sources et les voies d’exposition prédominantes.

Répétée dans le temps, la biosurveillance contribue à évaluer l’impact des politiques publiques visant à réguler la présence de substances chimiques. C’est un outil précieux permettant de proposer des solutions pour réduire l’exposition de la population aux substances chimiques.

Les résultats permettront d’identifier les sources qui contribuent le plus à ces expositions et de proposer des recommandations permettant de les limiter.

Partenariat et financement

L’étude Kannari 2 s’inscrit dans le plan national chlordécone IV (2021-2027) dont une des mesures porte sur la surveillance de l’évolution de l’imprégnation des Antillais au chlordécone.

Cette étude est réalisée par Santé publique France :

  • Avec l’appui de l’institut Ipsos et des Observatoires régionaux de santé (ORS) de Martinique et Guadeloupe ;
  • En collaboration avec les Caisses générales de sécurité sociale (CGSS) de Martinique et de Guadeloupe et Saint-Martin, et l’Etablissement national des invalides de la marine (ENIM) ;
  • Avec le soutien financier du Ministère de la santé et de la prévention, de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), des Agences régionales de Santé (ARS) de Martinique et de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, du Plan chlordécone IV (via les Préfectures de Guadeloupe et de Martinique), du Conseil départemental de Guadeloupe.

Confidentialité des données

L’étude Kannari 2 est reconnue d’intérêt général par le Conseil national de l’information statistique (Cnis) et a obtenu l’autorisation du Comité de Protection des Personnes Ouest III (22.03475) et de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (D-2023-018-922266).

Les analyses qui seront faites des données respecteront le règlement général 2016/679 du 27 avril 2016 sur la protection des données (RGPD) ainsi que la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés

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