Jean Marc Crantor, candidat à France Ô ?
Le futur président du groupe France Télévisions sera désigné avant le 22 mai par le CSA (Conseil Supérieur de l’audiovisuel), le mandat de Rémy Pflimlin arrivant à son terme. L’avenir de France Ô promet d’être aussi bouleversé. L’occasion d’interroger Jean Marc Crantor, professionnel des médias sur les changements qui s’annoncent.
Pouvez-vous présenter votre parcours à nos lecteurs ?
Après avoir travaillé au Canada, j’ai été chargé de mission au CSA, chargé de mission au Service Juridique et Technique de l’Information (SJTI), analyste financier chez Global Equities, directeur des antennes à RFO Guadeloupe, conseiller auprès du Président LTI du groupe Lagardère et maintenant Directeur éditorial pour le site aufeminin.com.
Comment sera désigné le nouveau président ?
Le CSA offre aux candidats la possibilité de garder l’anonymat. Dans ces conditions beaucoup hésitent à déclarer leur candidature officiellement. Mais je pense qu’il y aura de nombreux prétendants. Son rôle est essentiel : n’oubliez pas que France Télévisions c’est France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô, 22 régions et les 9 Outre-Mer. Il aura en charge la télévision publique pendant 5 ans.
France Ô est dans la tourmente, critiquée de toutes parts. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
C’est vrai que France Ô a été désavouée par le Président de la République, que le rapport Schwartz est à charge et que les audiences sont au plus bas. La direction en place a pris le parti d’en faire une chaîne de la diversité mais la ligne éditoriale n’est pas claire. Est-ce une chaîne urbaine ? Une chaîne de télénovelas ? Un sous produit de France 2,3,4,5 ? Ou peut être un peu de tout cela…
Selon vous France Ô n’a pas contribué à la diversité ?
Bien sur que si mais la diversité ne doit pas être le monopole de France Ô. Les autres télés doivent aussi refléter la société française. Il en est de même dans le cinéma.
Quel serait selon vous le candidat idéal pour France Ô ?
Certains diraient un ultramarin mais ce serait trop facile. Tous les présidents venaient de l’Outre-Mer : Luc Laventure, Wallès Kotra et Gilles Camouilly. Non, il faut surtout un programme qui valorise les Outre-Mer en allant d’abord chercher les documentaires, les magazines, les productions locales. Ensuite, il faut que la France découvre le regard ultramarin sur le monde. Nous avons un point de vue, des choses à dire. Les Antillais peuvent décrire la situation en Haïti, ceux de Saint Pierre et Miquelon sont les mieux placés pour parler du Canada, Réunion 1ère doit rayonner sur l’Océan Indien. France Ô par toutes ses lucarnes nous ouvre le monde.
Le budget de France Ô semble bien modeste pour une telle ambition ?
France Ô c’est 40 millions d’Euros et une trentaine de salariés. Ce budget est comparable à celui de Public Sénat et LCP (La Chaine Parlementaire). Pourquoi ne pas coproduire avec elles ou les autres chaînes publiques ? Il faut inventer l’impossible.
Des propos qui ressemblent fortement à ceux d’un candidat à la rue Danton à Malakoff, le siège de France Ô. Mais sur ce sujet à part un sourire, nous n’en saurons pas plus…
No Comment