« C’est clair qu’il y avait en premier lieu cette envie de mieux partager, et au plus grand nombre, le parcours de Frantz Fanon, et aussi de le compléter. Parce que c’est vrai qu’il est très reconnu en tant que anticolonialiste; écrivain de ses trois livres. Mais on connait moins selon moi le fait que Fanon est aussi un psychiatre qui a énormément travaillé sur l’aliénation et sur la décolonisation des esprits. Je trouvais que c’était intéressant et pertinent de le mettre en exergue dans un film. »

Le film sur la période algérienne de Fanon

« C’est l’endroit où on pouvait convoquer beaucoup plus de choses qu’en faisant une sorte de biopic traditionnel sur son époque algérienne, au sens propre. C’est-à-dire en le montrant dans un travail, dans le fait qu’il avait aussi réussi à désaliéner des esprits. Ce qui m’intéresse est de voir de quelle façon on peut travailler les structures mentales et les psychés pour permettre à chaque individu de reprendre le contrôle de soi-même, face évidemment à toutes les informations médiatiques et les contre-vérités. »

Un sujet difficile à produire cinématographiquement

« C’était un sujet difficile à filmer, mais c’est aussi un défi à réaliser. Parce que je pense que comme tout autre cinéaste, c’est intéressant de voir un peu ce qui peut se faire dans la filmographie. Aussi travailler autour de ce qu’on appelle aujourd’hui les malades, un asile, devait permettre de rendre compte de la façon dont le cinéma peut venir en aide à un projet tel que celui-ci. On a beaucoup travaillé pour trouver les images, le graphisme, le discours, les éléments qui s’articulent autour de Fanon, pour en faire, j’espère, un film très visuel. »

Pour l’ecouter https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-point-culture/les-midis-de-culture-le-point-culture-emission-du-lundi-14-avril-2025-2542947