Vous entendrez beaucoup parler de la future pièce de théâtre « Harry Potter and the Cursed Child » (Harry Potter et l’enfant maudit). En effet, la sélection d’une actrice noire, Noma Dumezweni, pour le rôle d’Hermione Granger, a « étonné » les fans.

Née au Swaziland de parents Sud-Africains il y a 45 ans, Noma est venue enfant en Angleterre. Elle a notamment joué dans la série Docteur Who et a remporté un Olivier Award pour son rôle dans A raising in the sun.

La prestation à partir de mai 2016, au Palace Theater de Londres de cette Hermione noire dans une version d’Harry Potter 20 ans après, a déclenché sur les réseaux sociaux des propos virulents. Certains s’y refusent considérant qu’Emma Watson a imposé au rôle un type de visage. D’autres arguent qu’Othello est joué par des acteurs blancs. Bizarrement, le fait que Ron ne soit pas roux alors qu’il l’est indiqué explicitement dans la saga ne semble pas choquer outre-manche. J.K. Rowling, la romancière a rappelé que la couleur de peau de la sorcière n’avait jamais été précisée dans les livres. « Des yeux marron, des cheveux frisés et très intelligente. Il n’est jamais dit qu’elle est blanche », ajoutant qu’elle aimait l’idée de « l’Hermione noire ».

Dans le journal de Montréal, Sophie Durocher se moque de ces querelles :

Il y a quelque chose de profondément ridicule dans cette controverse. Les gens sont prêts à croire à des balais volants, à des capes qui rendent invisibles, à des onguents d’amnésie, à de la potion d’haleine de chien, etc. Mais ils sont incapables de faire un petit effort d’imagination qui leur permet de voir Hermione autrement que comme une fille blanche?

Une Hermione noire, ils ne trouvent pas ça «réaliste», mais une potion pour un sommeil sans rêves, des Détraqueurs ou de la corne de dragon, ça, ça ne pose pas de problème ?

En France, ce genre de débat n’aura pas lieu… car jamais on ne penserait à une actrice de couleur pour un tel rôle.