COMBAT OUVRIER du 24 février nous informe que des agents de la collectivité des Abymes font campagne pour obtenir des tickets restaurant. Ils se battent aussi pour le passage aux 35 heures pour des employés qui sont à temps partiel depuis le début de leur carrière !

Mais revenons à l’attribution de tickets restaurant à tous les agents. Le maire ne s’engage pas. Selon lui, c’est aux syndicats de se mettre d’accord.

Une pétition pour les tickets restaurants a rassemblé 901 signatures en novembre dernier sur 1 300 fonctionnaires territoriaux. C’est plus de 80 % du personnel communal ! Le ticket restaurant, nous informe Combat ouvrier est un moyen de paiement pour s’acheter à manger, faire ses courses. En cette période où les prix n’arrêtent pas d’augmenter, qui serait contre une augmentation de son pouvoir d’achat ? précise-t-il.

Le comble, c’est que les agents de la Communauté d’agglomération Cap Excellence, dont fait partie la commune des Abymes, ont des tickets restaurant et d’autres avantages. Le président qui leur a accordé les tickets restaurant est aussi le maire de la ville des Abymes !

Souvent silencieux, le petit peuple des agents municipaux de la commune guadeloupéenne la plus peuplée est la plupart du temps décrit de manière négative. Les mots ne manquent pas, comme aux temps anciens, pour évoquer ces gens d’en-bas, humbles et modestes décrits aux temps des fabliaux du Moyen-âge comme « grossiers », « crotteux » voire « vilains », on dira maintenant absentéistes, peu motivés.

Ces discours méprisants, écrits auparavant par une élite lettrée, permettaient d’opposer le petit peuple à la noblesse (Cap Excellence ?) et d’affirmer plus facilement les valeurs et qualités de la nouvelle aristocratie. Sur l’île de la Guadeloupe post-révolutionnaire de l’an 2024, rien n’aurait donc changé même si le maire a déclaré que lors du prochain conseil municipal, une délibération fixera le montant de l’enveloppe de l’action sociale.