GUADELOUPE : UNE REGION DEPENDANTE DES INVESTISSEMENTS PUBLICS
LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des 22 régions. Voici des extraits de celui de la Guadeloupe.
Au 1er janvier 2013, la Guadeloupe comptait 404 000 habitants. Si la population guadeloupéenne reste plus jeune que la métropole, sa dynamique démographique se ralentit néanmoins. En 2013, les moins de 20 ans représentent 27,9 % de la population (contre 24,4 % en métropole) alors qu’en 1990, les jeunes représentaient 37,6 % de la population. L’âge moyen des Guadeloupéens atteint 39 ans, contre près de 41 ans en métropole.
Une croissance économique atone
La Guadeloupe continue de subir les conséquences de la crise de 2009 et des importantes grèves qui avaient significativement affecté l’économie du territoire, faisant chuter le PIB en volume de 4,4 %. Le rebond de 2010 (+ 1,2 %) n’a pas permis de retrouver le niveau d’avant-crise. Depuis 2011, la croissance guadeloupéenne est modérée (entre 0 % et 1 %)…
Le PIB par habitant en Guadeloupe atteint environ 20 000 euros/habitant. Il demeure inférieur de 38 % à celui de l’hexagone. C’est huit points de moins que la Martinique (30 %).
Une consommation des ménages qui ne joue plus son rôle de moteur de l’économie locale
En 2013, la consommation des ménages continue de stagner (– 0,1 %). La modération de l’inflation sur les deux dernières années n’a pas profité durablement à la consommation.
L’importance de l’investissement des collectivités
L’encours des crédits d’investissement des collectivités locales, à l’origine de près de 85 % de l’investissement public en Guadeloupe, a augmenté de 8,2 % en 2013. Cet effort permet de compenser la diminution de l’investissement privé constaté en 2013 : l’investissement en Guadeloupe a augmenté de 1,7 % en 2013.
Une économie tertiarisée
L’économie guadeloupéenne présente plusieurs spécificités :
- l’ultra domination du secteur tertiaire là l’origine de 80 % de la valeur ajoutée de la Guadeloupe, et regroupe 84 % des effectifs salariés ;
- le poids majeur du secteur public qui regroupe 42 % des salariés guadeloupéens.
Une économie encore en manque d’emplois
En 2014, 63,3 % des Guadeloupéens sont identifiés au sein de la population active. Ce taux est supérieur à celui de la Guyane (59,6 %) et inférieur à celui de la Martinique (65,4 %).
En 2014, la Guadeloupe est le DFA où le chômage est le plus élevé. Il s’élève en moyenne annuelle à 23,7 % en Guadeloupe chez les 15 ans ou plus et place la Guadeloupe au-dessus de la Guyane (22,3 %) et surtout de la Martinique (19,4 %).
Les jeunes et les femmes sont les plus touchés par le chômage. Ainsi, 56,3 % des moins de 25 ans sont au chômage en Guadeloupe contre 50,6 % en Martinique et 40 % en Guyane.
Selon l’Insee, entre 1999 et 2011, l’emploi en Guadeloupe a progressé de 16 % alors que la population n’a augmenté que de 5 %.
Des dépenses plutôt maîtrisées
Entre 2009 et 2013, les dépenses totales ont été plutôt maîtrisées : elles passent de 381,9 millions d’euros à 402 millions d’euros, soit une hausse de 5,3 %. On peut néanmoins noter la forte hausse des dépenses totales de la région Guadeloupe les années pré-électorales (2009 et 2013).
Des dépenses d’investissement en très nette baisse
Les dépenses de fonctionnement ont vu leur proportion significativement augmenter depuis 2009, passant de près de la moitié à deux tiers des dépenses totales de la région Guadeloupe.
Des recettes en hausse
Les recettes totales de la région Guadeloupe ont augmenté de 6,3 % depuis 2009, passant de 382,7 millions d’euros à 407 millions d’euros en 2013.
Les recettes réelles de fonctionnement représentent, en 2013, 73,6 % des recettes réelles totales. Leur proportion atteignait 66,1 % en 2009.
Entre 2009 et 2013, la part des dotations et subventions reçues augmente de 33,3 % à 38 %. La part des emprunts est, quant à elle, en très net recul dans les ressources de trésorerie : 4,9 % en 2013 contre 19,6 % en 2009.
Une augmentation des recettes issues de fiscalité locale
La fiscalité locale a progressé depuis 2009 : elle est passée de 177,4 millions d’euros en 2009 à 190,4 millions d’euros en 2013. Les recettes fiscales par habitant ont augmenté : de 439,1 euros en 2009 à 471,7 euros en 2013.
C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle est passée, sur la même période, de 157,6 millions € à 174,2 millions, soit une hausse de 10,5 % sur la même période.
La 3e région française la plus endettée par habitant
La dette moyenne par habitant s’élève ainsi, à la fin de l’année 2013, à 549 euros par habitant, soit près du double de la moyenne nationale. La région Guadeloupe dispose ainsi, en dette par habitant, du 3ème montant le plus élevé au niveau national, après la Corse et la Guyane.
La région Guadeloupe est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2013. L’encours de dette guadeloupéen se révèle très stable entre 2009 et 2013.
Une capacité de désendettement dégradée
Entre 2009 et 2013, la capacité de désendettement de la région Guadeloupe s’est dégradée, passant de 2,7 à 3,3 années. L’endettement de la région semble toutefois maîtrisé puisque la Guadeloupe dispose d’un ratio annuité de dette / recettes de fonctionnement inférieur à la moyenne métropolitaine et ultra-marine (9,1 contre et 10,7 et 14,9).
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