Gilles VERNET : La crédibilité est la force de Radio Peyi Guyane
Gilles VERNET DIRECTEUR DE RADIO PEYI :La CREDIBILITE est la force à Radio Peyi Guyane
Gilles Vernet, est né à Paris en mai 1968, l’année de la révolte des étudiants de Mai 68. Il rentre très tôt en Guyane, diplômé d’un DUT audiovisuel. Cameraman, monteur et journaliste, homme de radio. Lors de sa venue à Paris au JOMD 2017 Journée Outre-mer Développement le Directeur de radio Peyi en Facebook Live a rencontré les jeunes étudiants et les entreprises qui recrutement. Entre deux interviews en Live, il nous accorde quelques minutes d’entretien.
97L : Depuis combien temps êtes vous directeur d’antenne de radio PEYI ?
Je suis directeur de Radio Peyi depuis plus d’1 an, avec une ligne éditoriale Priorité au direct comme BFM mais en version radio. Nous avons nos programmes et dès qu’il se passe quelque chose sur le terrain c’est la priorité au direct sur le terrain. C’est très important, la proximité, la libération de la parole. Les gens s’expriment autour des débats constructifs. Je reprends la ligne éditoriale, c’est ce qui se passe dans le pays et tous les débats sont entendus sur Radio Peyi .
97L : Qu’entendez-vous par radio de proximité de l’information ?
Les débats que nous faisons sont des débats d’actualités, et peu importe les débats. L’auditeur a droit à la parole, des questions en direct au futur candidat pour des élections pour exemple. Nous l’avons fait pour la CTG, les élections législatives, la Chambre de Commerce, la Chambre des métiers. L’auditeur est toujours présent.
Quand on parle de proximité, c’est vraiment du concret sur Radio Peyi. Les moments forts, c’est le mouvement social, mars-avril 2017, radio Peyi a fait du direct. Les moments intenses, c’est la présence de la proximité, pendant le mouvement et surtout lorsque nous sommes passés en 24h/24h, sur l’information terrain en direct. La nouveauté c’est le facebook Live de la radio Peyi, c’est notre idée et l’avons créé ici en Guyane.
97L : De vos précédents postes d’animateur et radio Peyi, est-ce une continuité, un changement ou une évolution ?
De tout évidence, c’est une continuité, et c’est normal, je vous rappelle mes précédents postes, 25 ans avec RFO, animateur, présentateur, éditorialiste et je suis le premier producteur de Guyane, pour vendre son concept d émission de télé sur Guyane 1 et à la radio Guyane 1, deux ans avec média Tropical à Paris, des radios privées, directeur de Métisse FM, directeur d’antenne ATG, responsable des programmes à RFO et aujourd’hui directeur d’antenne de radio Peyi. C’est une évolution certaine c’est sûr…
97L : L’analyse sur les 3 axes de radio PEYI : L’image, visibilité et marque employeur ?
Je vais faire court, Les trois axes sont : Priorité aux directs, la proximité de l’actualité instantanée, la marque employeur, c’est internet et vidéos, des événements sportifs, des scoops, sur Facebook Live. On écoute et on regarde sur internet c’est Radio Peyi .
97L : Une rubrique en créole guyanais pour la communauté haïtienne ?
Il ne faut surtout pas sectariser. Radio Peyi, c’est une généraliste, avec l’information, locale, nationale et internationale. Nous sommes en collaboration avec la première Radio de France, RTL quand on donne les infos, national et internationale et même les rubriques dans les matinales avec RTL, c’est une puissance mine de rien. Nous avons une chronique A Nou Lang avec une chroniqueuse qui est professeur. Son nom : Négres’Comou. Elle a un talent énorme. Concernant la communauté Haïtienne, la question peut-être intéressante, c’est que les radios Haïtiennes, sont très écoutées, il y a beaucoup d’Haïtiens en Guyane. Nous avons des Guyanais d’origine haïtienne, sur la radio, naturellement, ils ont leurs émissions, avec la musique, qui vient d’Haïti. On parle de musique d’aujourd’hui, c’est la musique que nous entendons aussi en Guyane.
97L : Quel recul avez-vous sur le mouvement social qui a secoué la Guyane ?
Nous sommes conscients que nous avons libérer la parole sur Radio Peyi, c’est très important et je crois que les gens en avaient besoin. Et la preuve c’est qu’un livre est sorti, Nou gon ké ca, (on en à marre) avec plusieurs nouvelles, plusieurs écrivains qui ont retranscrit en gros à leur manière, leur ressenti sur le mouvement social de Mars-Avril 2017. Tous sans exception ont cité Radio Peyi.
Au-delà de libérer la parole, ce qui était important, il fallait mettre en place des débats de fond sur la radio pour que la population Guyane prenne aussi du recul, sur ce qui s’est passé, avec des experts sur le plateau pour apporter des réponses.
Je crois qu’un peuple, en général, un pays, à besoin de s’exprimer, à besoin de participer au débat. Nous avons ouvert cette voie là. Pendant des années ce sont toujours les mêmes personnes, qui prenaient la parole, pour dire les mêmes débats. Aujourd’hui le peuple prend la parole, tout le monde sans distinction, des chefs d’entreprises, des gens de toutes communautés, la couche populaire, des riches et des personnes de classes moyennes sur Radio Peyi. Le plus important, c’est que le débat soit plus constructif, avec un pays qui construit à travers les différents débats et que les choses évoluent dans le bon sens.
97L : Quelles sont les difficultés rencontrées dans le développement de radio Peyi ?
La difficulté c’est le nerf de la guerre, les finances. La radio n’a que 2 ans et demi, on aurait voulu faire plus, mais nous sommes réalistes et conscients. L’idée pour nous, c’est de durer, et pour durer il ne faut pas jouer avec les finances. On aurait voulu avoir trois journalistes de plus, des chroniqueurs, des éditorialistes. On a fait le choix de durer, on n’y déroge pas. La dessus on est d’accord à 100% entre tous les associés. On ne vit pas au-dessus de nos moyens, on ne fait pas plus de ce qu’on doit faire, par contre nous sommes très ambitieux, même si les finances ne suivent pas. Ce n’est pas tant une difficulté, mais une réalité.
97L : Les enjeux et le rôle des médias dans l’information et les réseaux sociaux ?
Les enjeux sont simples, vérifier l’information, pour ne pas faire comme tout le monde. Aujourd’hui tout le monde à un téléphone, faire un Facebook Live, faire une vidéo. Les enjeux, c’est qu’il faut faire la différence,.
Je ne vous cache pas, que bon nombre de fois, nous avons une information très tôt, que l’on diffuse 1 heure après l’avoir reçue. Parce que, nous sommes allés vérifier et revérifier l’information. Nous avons une rédaction très prudente dans les données des informations. Même dans l’hexagone, bon nombre de médias ont donné de fausses informations. C’est le piège de vouloir faire le buzz ou de vouloir faire du scoop. Sur radio Peyi nous sommes un vrai média de l’information ; Je dis et je tiens impérativement au terme ‘’CREDIBILITE’’ qui est notre force. Nous ne sommes pas dans la course ou du scoop de l’information. Si toutefois, nous sommes premiers, c’est la passion et pour moi en tant que directeur de la radio, être le premier, ce n’est pas de faire le buzz ou le scoop.
97L : Comment voyez-vous de radio Peyi à long terme ?
Je rêve que Radio Peyi, soit le RTL de la Guyane, un studio exemplaire, les meilleurs chroniques et chroniqueurs. De très bonne émission d’information et des divertissements. C’est la prochaine étape, L’information, la rédaction c’est fait, maintenant, on prévoit des émissions de divertissement. Un média c’est informer et distraire c’est très important.
97L : Pour conclure, vos projets ?
Mes projets professionnels, longue vie à Radio Peyi, la Guyane en avait bien besoin, la pluralité de l’information c’es très important. Vous imaginez, qu’il n’y a pas de concurrence dans le pays. Il y a des pays pauvres, plus petits que nous, ils ont beaucoup plus de médias que nous. Il y a un vrai problème dans ce pays, Mais la concurrence arrive tout doucement. Vivre sans la concurrence, c’est très dangereux, plus que vous l’imaginez. Il faut de la concurrence pour avancer. Je souhaite être le Numéro 1, quelque soit les domaines que nous abordons, Il y a cette ambition. On y travaille, sainement, sérieusement Et comme dit le dicton. ‘’ Le travail finit toujours par payer ‘’
Propos recueillis par Wanda NICOT
Crédits photos : Wanda NICOT
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