Société

Francophonie : « Une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde »

Le choix par l’OIF de la Rwandaise Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères de son pays, une fidèle de Paul Kagamé, comme nouvelle Secrétaire de la Francophonie a provoqué l’ire de la sortante, Michaëlle Jean, qui a tenté jusqu’au bout de garder son siège. La Canadienne originaire d’Haïti s’est lancée dans un violent réquisitoire contre les dirigeants francophones à Erevan à l’ouverture du XVIIe Sommet de la Francophonie.

 « … Au moment où nous marchons vers le cinquantième anniversaire de la Francophonie, demandons-nous, ici à Erevan, en toute conscience et en toute responsabilité, de quel côté de l’Histoire nous voulons être ?

Sommes-nous prêts à accepter que les organisations internationales soient utilisées à des fins partisanes, alors que nous avons besoin, comme jamais, de nous unir dans un multilateralisme rénové et volontaire pour trouver des réponses et des solutions transnationales à des menaces et des défis désormais transnationaux ?

Sommes-nous prêts à accepter que la « démocratie », les « droits » et les « libertés » soient réduits à de simples mots que l’on vide de leur sens au nom de la réal politique, de petits arrangements entre États, ou d’intérêts particuliers alors que cette aspiration légitime à plus de liberté, plus de justice, plus de dignité, plus d’égalité est une aspiration universelle, portée toujours plus énergiquement par les jeunes et par les femmes ? Vous les avez entendus.

Sommes-nous prêts à laisser gagner le relativisme culturel alors que nous devrions saisir l’occasion de son soixante-dixième anniversaire pour marteler que la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, n’est pas une production occidentale.

Elle est l’expression de la quintessence de cette part d’humanité inaliénable que nous avons toutes et tous en partage.

Sommes-nous prêts à laisser l’égoïsme à courte vue, les approches exclusivement comptables de la coopération internationale, les investissements prédateurs, ou la corruption l’emporter sur l’exigence de solidarité, sur des partenariats véritablement gagnants-gagnants ?

Le moment est venu, pour nous, comme pour tant d’autres organisations multilatérales, de choisir entre réagir ou laisser faire, progresser ou régresser.

Et disons-nous bien que l’immobilisme, l’atermoiement et les compromis sont déjà une forme de régression, car une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde ».

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