Société

Extraits de la déclaration d’Alfred MARIE-JEANNE lors du vote du BUDGET PRIMITIF 2018

… Comme vous le savez la Collectivité Territoriale de Martinique cumule les déconvenues des départements et des régions de France, en sus des difficultés héritées et inhérentes à notre pays.
Notre capacité à emprunter est bordée, voire bloquée à la fois par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 et par le niveau de notre épargne.
Notre population diminue de façon inquiétante, entraînant inévitablement une baisse des recettes potentielles qui sont liées à cette donnée.
En même temps, nos besoins en matière de dépenses augmentent sans cesse, chaque année.

Nous sommes pris dans un étau qui ne dit pas son nom, mais dont les mâchoires sont difficiles à desserrer.

Le projet de budget primitif, … est d’un montant de 1 143 862 624 €.
La répartition est la suivante :
– 917 555 911 € pour un fonctionnement incompressible ;
– 226 306 713 € pour l’investissement.

… Ce budget prend en compte 402,7 M€ au titre de l’aide sociale, dont près de 70% pour le RSA (revenu de solidarité active), l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) et la PCH (prestation de compensation du handicap) ; sans compter les nombreux transferts de charge non compensés…
Mais au-delà de ces montants et de la pertinence des choix que nous serons amenés à faire, lors de l’exécution budgétaire 2018, se profilent de véritables défis que nous devrons relever.

Le premier défi, est celui de la recette.

Il ne faut plus se voiler la face. Le volume de nos recettes est structurellement insuffisant face à celui de nos dépenses.
Devant une situation aussi dégradée, j’ai pris le parti, contrairement à ce qui est allègrement colporté, de geler les taux de notre fiscalité directe et indirecte, pour ne pas alourdir la charge qui pèse sur les ménages et les entreprises.
Toutefois, se pose fermement, et avec acuité la question du reste à notre charge de plus de 620 M€ en cumulé à ce jour, sur les Allocations Individuelles de Solidarité, et de l’absence totale d’accompagnement financier de l’Etat lors de la création de la Collectivité Territoriale de Martinique…

Le deuxième défi est celui de l’équilibre.

Il consiste à améliorer de façon acceptable, les équilibres fondamentaux de nos finances publiques.
Les contraintes qu’impose l’Etat dans le cadre de l’application de la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, en matière de plafonnement ou d’endettement, viennent corroborer la nécessité que nous avons proclamée, depuis notre arrivée à la tête de la CTM en 2016.
Il urge de retrouver une capacité d’épargne pour être en mesure de soutenir durablement nos actions au bénéfice de la Martinique…

Le troisième défi coule de source.

Il réside dans notre capacité et notre volonté, à repenser, à refonder nos comportements pour privilégier la pertinence des choix, des choix innovants, écartant les doublons inutiles et les opportunismes de mauvais aloi.
En ce sens, il faut davantage encore solliciter les fonds européens, les crédits du Contrat de Plan Etat-Région, et les modes de financements alternatifs.

En conclusion, ce Budget Primitif 2018 se veut être sensé, réaliste et ambitieux dans ses perspectives.
Il est une invite à aller à l’essentiel, afin que la Responsabilité Martiniquaise tant prônée, ne reste pas une vaine et démagogique incantation.

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