E. DOMOTA : Rendre justice aux éventuelles victimes de chasseurs de petits enfants
Monsieur le Recteur,
Après la colonisation,
Après la mise en esclavage d’êtres humains,
Après les viols, les tortures, les humiliations et le massacre des kalinagos,
Après l’indemnisation des esclavagistes,
Après les innombrables crimes coloniaux,
Après les essais nucléaires à Mururoa,
Après le scandale du chlordécone,
Après l’enlèvement et la déportation des enfants Réunionnais,
Après la stérilisation forcée des femmes Réunionnaises, Guadeloupéennes et Martiniquaises,
Une nouvelle ligne s’ajoute à cette liste non exhaustive des preuves d’amour de la République à notre égard.
Ainsi, dans une émission politique sur BFM TV RMC le 03 Janvier dernier, Ségolène ROYAL ancienne Ministre Déléguée à l’Enseignement Scolaire auprès du Ministre de l’Education en 1997, a déclaré : ‘ ‘Avant, on mutait discrètement les [professeurs] pédophiles et si possible dans les Outre Mers comme ça c’était loin et on n’en entendait plus parler ».
Ces pratiques cesseront, semble-t-il, avec la mise en œuvre d’une circulaire relative à la lutte contre la pédophilie, sous l’égide de Ségolène ROYAL le 27 août 1997, qui fait notamment obligation à toute personne de signaler aux autorités tous crimes ou délits dont elle aurait eu connaissance et singulièrement aux agents publics dans le cadre de l’article 40 du Code de Procédure Pénale.
Monsieur le Recteur, ces faits révélés sont d’une extrême gravité mais ne nous étonnent guère et nous ne pouvons pas nous contenter du dégagement en touche du Ministre de l’Éducation.
Aussi, par la présente, nous vous demandons :
• de nous préciser les lieux de mutation des prédateurs sexuels, aussi bien en Guadeloupe que dans les autres pays d’Outre-Mer ;
• de nous indiquer les dispositions que vous comptez mettre en œuvre pour rendre justice aux éventuelles victimes de chasseurs de petits enfants autorisés par l’Etat colonial français.
Il est vrai qu’il est plus facile de faire passer des syndicalistes pour des terroristes que de dire et d’assumer la vérité sur ces bonnes vieilles pratiques coloniales.
Recevez, Monsieur le Recteur, nos salutations distinguées.
E. Domota
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