Disparition d’Alban Bensa spécialiste du monde kanak
Alban BENSA, anthropologue, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie et, en particulier, de l’histoire et de la culture du monde kanak nous a quittés.
Ses investigations en Nouvelle-Calédonie, qui débutent en 1973, dans le sillage des linguistes André-Georges Haudricourt et Jean-Claude Rivierre, l’ont conduit à approfondir ces problématiques et à traiter des réalités anthropologiques à partir de deux langues vernaculaires dans une perspective qui englobe l’histoire coloniale sans jamais s’y réduire. Il s’est ainsi donné les moyens d’élucider au plus près de l’expression et des pratiques de leurs acteurs les organisations sociales et politiques des terroirs de l’aire de langues paicî et cèmuhî au centre de la Grande Terre.
Ses enseignements à l’Université Paris-V-Sorbonne (1971-1990) et à l’EHESS (1991-2019) ont amplifié ses analyses théoriques sur les liens de l’anthropologie à l’histoire, à l’ethnolinguistique et à la sociologie politique. Sa réflexion sur la pratique de l’ethnographie et de l’interdisciplinarité a nourri sa critique de l’anthropologie culturaliste.
A la croisée de l’héritage anthropologique institué et de son démontage avec les outils d’une pragmatique réaliste, Alban Bensa a contribué à la mise en oeuvre d’une ethnographie politique du contemporain à la fois lucide et engagée.
Publications principales:
– Les chemins de l’alliance. Avec Jean-Claude Rivierre (L’Homme, 1985)
– Nouvelle-Calédonie, vers l’émancipation. (Découvertes Gallimard, 1999)
– Une histoire à soi : figurations du passé et localités. Avec Daniel Fabre (Maison des sciences de l’homme, 2001)
– Après Lévi-Strauss (Textuel 2010)- Les sanglots de l’aigle pêcheur (Anacharsis 2015)
– La fin de l’exotisme (Anacharsis 2016)
Ministere de la Culture
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