Dévoilement d’une plaque en l’honneur d’Alexandre Dumas père
De son nom entier Alexandre Davy de La Pailleterie Dumas, on ne retient qu’Alexandre Dumas. Fils d’un général né esclave, l’auteur dramatique a eu droit au dévoilement d’une plaque commémorative en son honneur au 25 rue de l’Université dans le 7ème.
« Le plus grand des Dumas, disait Anatole France, c’est le fils de la négresse, c’est le général Alexandre Dumas de La Pailleterie, le vainqueur du Saint-Bernard et du Mont-Cenis, le héros de Brixen. Il offrit soixante fois sa vie à la France, fut admiré de Bonaparte et mourut pauvre. Une pareille existence est un chef-d’oeuvre auquel il n’y a rien à comparer.
A la mort de son père, fils d’une esclave de Saint-Domingue Marie Cecette, le jeune Alexandre n’a que quatre ans. « Des centaines de livres, des milliers de personnages et des millions de mots ne viendront jamais combler la cruelle absence de celui dont la figure héroïque hantera toute son œuvre. De son propre aveu, Alexandre Dumas ne guérira jamais de « cette vieille et éternelle douleur de la mort de son père. » (Discours de Jacques Chirac – transfert des cendres d’Alexandre Dumas au Panthéon 2002).
D’abord clerc d’avoué, il vient en 1823 à Paris solliciter l’appui d’anciens compagnons d’armes de son père. On lui procure une place d’expéditionnaire dans les bureaux de la chancellerie du duc d’Orléans.
Il connaît le succès en 1829 avec Henri III et sa cour. Son teint, ses cheveux crépus sont source de moqueries. On lui conteste son génie. Il écrit : « Lorsque j’ai découvert que j’étais noir, je me suis déterminé à ce que l’homme voie en-dessous de ma peau ».
Auteur des Trois Mousquetaires ou du Comte de Monte-Cristo, son œuvre prolifique montre son génie littéraire.
Sollicitant les hommes de couleur pour l’érection d’une statue en l’honneur de son père voilà ce qu’il écrit : « Je ne sais, Messieurs, si la douleur récente que j’éprouve et qui réveille cette vieille et éternelle douleur de la mort de mon père, ne me rend pas indiscret, et ne grandit pas à mes propres yeux les mérites de celui que Joubert appelait la terreur de la cavalerie autrichienne et Bonaparte l’Horatius Coclès du Tyrol ; mais il me semble en tout cas qu’il serait bon que les Haïtiens apprissent à la vieille Europe, si fière de son antiquité et de sa civilisation, qu’ils n’ont cessé d’être français qu’après avoir fourni leur contingent de gloire à la France. »
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