Littérature

Dékré labolisyon lesklavaj 27 avril 1848

Avril 1848, IIe République : alors que des affiches sont placardées dans toutes les rues des colonies, les autorités locales rassurent les esclaves : « Lalibétè ka vini ! ».

Ceux-ci n’en peuvent plus d’attendre la liberté dont la rumeur enfle, la révolte gronde et, si la Commission pour l’abolition immédiate de l’esclavage a validé les décrets d’abolition le 27 avril 1848, leur mise en application se fait attendre. Dans ce contexte troublé, les autorités doivent rassurer la population, et c’est en créole qu’est annoncée la libération de près de 250 000 personnes réduites à la servitude aux colonies.

Le titre de cette traduction en créole de Rodolf Étienne est une allusion claire à cette démarche d’apaisement, qui a consisté à annoncer la nouvelle aux esclaves de façon anticipée, dans la langue qu’ils comprenaient le mieux, pour contenir la colère montante.

Rodolf Étienne s’est attaché à traduire l’intégralité des décrets : neuf articles introductifs, douze décrets, deux arrêtés, une instruction et une résolution. Ils sont signés par les membres de la Commission pour l’abolition immédiate de l’esclavage, dirigée par Victor Schœlcher, alors sous-secrétaire d’État chargé des colonies et des mesures relatives à l’esclavage, sous l’autorité de François Arago, ministre de la Marine et des colonies.

Douze décrets, étudiés certes pour libérer les esclaves, mais aussi pour éviter que cette libération ne mène à l’anarchie. Qui, en théorie, font d’eux de véritables citoyens, avec des droits mais aussi et surtout des devoirs, dans une nouvelle société alliant colons et « nouveaux citoyens » en s’appuyant sur la belle idée de la valeur du travail.

Cet ouvrage bilingue veut replacer dans leur contexte les décrets de 1848 avec une brève chronologie de l’histoire de l’esclavage, du XVe siècle à aujourd’hui, et présente les principaux acteurs de la Commission pour l’abolition immédiate de l’esclavage. Il se conclut par un état des lieux des conséquences de l’abolition aujourd’hui.

Ce document tombe à point nommé pour non seulement célébrer le 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, mais aussi à sensibiliser la société française, créolophone et francophone, sur l’impact de cette histoire de l’esclavage sur nos sociétés actuelles : une édition bilingue pour « aider à la prise en compte du cheminement d’une société créole à l’autre… »

Édition bilingue français-créole
Traduction et commentaires de Rodolf Étienne
Préface de Myriam Cottias, Directrice du centre international de recherches sur les esclavages

www.scitep-editions.fr

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