La musique a coutume d’accompagner étroitement l’ébullition sociale et politique en Guadeloupe. L’année 2009 n’a pas dérogé à la règle. L’île connaît alors 44 jours de grève générale, au cours desquels les manifestants entonnent un air relayé par les chaînes d’information du monde entier : La Gwadloup sé tan nou, La Gwadloup sé pa ta yo (La Guadeloupe est à nous, elle n’est pas à eux), composé par le syndicaliste Jacky Richard. Colère ? Racisme ? Espérance ? Cette chanson, devenue l’hymne du mouvement, suscite immédiatement la polémique. A travers elle, le documentaire Sur un air de révolte porte un regard original sur cette crise. Il nous dévoile la tradition des chants engagés qu’ont incarnée de nombreux artistes dans la seconde moitié du 20e siècle, parmi lesquels Robert Loyson, Christen Aigle et Guy Conquet. Il nous emmène, en musique, à la rencontre d’artistes, d’historiens, de syndicalistes, d’entrepreneurs, de citoyens dont les témoignages nous ouvrent les portes du passé tumultueux d’une ancienne colonie esclavagiste, aujourd’hui département français d’Amérique, qui s’interroge fiévreusement sur son devenir.

« Sur un air de révolte », de Franck SALIN sera en compétition au prochain FESPACO (Festival Panafricain de Cinéma et de télévision de Ouagadougou) du 28 février au 7 mars 2015 au Burkina Faso.

Lydia CHATEAU