Société

Aucune mesure spécifique n’a été prise pour limiter l’entrée du virus sur l’île

Les parlementaires de la Réunion ont transmis un courrier à Annick Girardin réclamant le confinement strict assorti d’un test de dépistage des voyageurs arrivant sur le sol réunionnais, et à défaut, la fermeture de l’aéroport.

Madame la Ministre, le 11 mars, La Réunion ne comptait encore qu’un cas confirmé de COVID-19. Nous disposions alors d’une très large avance sur l’épidémie. Malheureusement, aucune mesure spécifique à notre contexte insulaire n’ayant été prise pour limiter l’entrée et la propagation du virus sur notre île, nous avons été, et nous le regrettons, rattrapés par la vague.

Aujourd’hui, c’est donc dans l’urgence qu’il nous faut avancer pour limiter l’impact de la catastrophe sanitaire qui s’annonce à La Réunion et dans l’Océan Indien. Au cours de la dernière semaine, le nombre de cas confirmés, a augmenté de manière exponentielle pour atteindre aujourd’hui plus de 147 cas. Compte tenu de la politique de tests extrêmement restrictive menée actuellement jusqu’à présent par l’ARS, les médecins et spécialistes avec lesquels nous travaillons estiment ce chiffre très largement en deçà de la réalité.

Chaque jour, les points-presse tenus localement par les représentants du gouvernement, préfet et ARS, rappellent la part des cas importés sur le nombre de cas total : 90%.

Des témoignages édifiants se multiplient. Au journal télévisé de Réunion la 1ère du vendredi 27 mars, l’une des 13  » Fam dobout « , groupe resté bloqué en Inde et rentré à La Réunion dernièrement, a expliqué ses difficultés à se faire tester. Puis, une fois déclarée positive au Covid-19, contrainte à rentrer chez elle, sans solution alternative, le stress et la culpabilité induits par la peur de contaminer les siens.

Ou encore, ces deux autres femmes du même groupe, confinées volontairement dans un hôtel réquisitionné, renvoyées dans leur famille le 27.03 parce que porteuse du COVID 19.

Une fois testées positives, ces personnes qui avaient fait le choix d’un confinement spécifique protecteur pour leurs familles, se sont retrouvées contraintes à retourner auprès de leurs proches parce qu’aucune alternative n’a été pensée.

Si le Préfet, a très récemment réquisitionné hôtels et transports depuis l’aéroport pour proposer aux voyageurs une solution de confinement spécifique, décision que nous saluons, ce n’est toujours pas suffisant.

Depuis le courrier envoyé le 6 mars au préfet de La Réunion par Éricka Bareigts, notre demande est claire : prendre les mesures nécessaires pour freiner l’importation de cas sur notre territoire.

Pour cela, deux solutions sont possibles : le confinement strict et obligatoire dans des lieux adaptés assorti d’un test de dépistage des voyageurs arrivant sur le sol réunionnais, et à défaut, la fermeture de l’aéroport.

Seul ce confinement obligatoire permettra de freiner drastiquement l’entrée et la propagation du virus sur notre territoire. Dans un contexte exceptionnel, les mesures prises doivent l’être également. Les voyageurs ne peuvent pas continuer à porter la responsabilité de la contamination de leur famille, de leurs proches, de leurs voisins en allant faire des courses. Se protéger, c’est avant tout protéger les autres.

Les Réunionnais ont peur, une peur légitime face à un État hésitant. Les soignants ne se sentent pas soutenus, le matériel de protection annoncé n’arrive pas, ou arrive inutilisable en raison d’une mauvaise politique de gestion des stocks par l’ARS inadaptée à notre contexte insulaire

Nous vous demandons donc de prendre ces mesures nécessaires pour protéger notre population, nos soignants, et toutes les personnes que nous saluons qui prennent quotidiennement des risques pour assurer le maintien des services essentiels, que nous saluons

Cette stratégie régionale, prenant en compte les spécificités géographiques et les moyens médicaux dont dispose le territoire, a déjà été appliquée sur des territoires d’Outre-mer puisque le confinement obligatoire est en vigueur en Nouvelle-Calédonie et à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Nous demandons son application immédiate à La Réunion.

Nous vous remercions par avance, Madame la Ministre, pour les suites que vous voudrez bien accorder à notre demande.

 

Éricka Bareigts, Nathalie Bassire, Huguette Bello, Michel Dennemont, Nassimah Dindar, Jean-Louis Lagourgue, Viviane Malet, Jean-Hugues Ratenon

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