Annick Girardin croyait frapper un grand coup sur le plateau de Yann Barthes dans Quotidien sur TMC. Mais son communiqué de la veille n’a visiblement pas été digéré du côté de Mamoudzou.

Après des semaines de blocage, Mayotte semblait se diriger vers une sortie de crise selon la Ministre qui se félicitait « de l’état d’esprit volontariste et collectif qui a prévalu dans la construction d’un accord mettant un terme à la crise de Mayotte ».

Annick Girardin se disant qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud avait accepté l’invitation de Quotidien et pensait expliquer sa méthode. Mais toutes ses certitudes sont tombées à l’eau. Et la ministre a quelque peu ramé pour expliquer ce couac et son retour précipité à Paris.

Pourtant il semble bien que la délégation discutant avec la ministre avait accepté, mardi soir, la levée des barrages. Mais les membres du collectif et de l’intersyndicale, mercredi à Tsingoni ont finalement décidé de poursuivre le mouvement. Ils ont rejeté l’accord de principe estimant que des points manquaient et les dires de la Ministre « insultants »

Un des porte-parole, Saïd Hachim témoigne de l’état d’esprit de la population : «Cela a été perçu comme une trahison, j’ai été accusé de tous les maux ».

Annick Girardin a préféré fustiger « l’échec de plus de 30 ans » de politique gouvernementale à Mayotte, et a énuméré les problèmes sociaux vécus sur le 976. Elle concédait que cela prendrait « du temps de décider la base », se disant disponible. Un retour là bas ? Cela n’est pas envisagé. Il faut dire que la ministre n’a pas bonne presse sur l’île et que ses interlocuteurs n’ont pas mâché leurs mots en face d’elle. Les mahorais souhaitent maintenant la venue du Premier Ministre ou de Jupiter lui même. Visiblement, les cartes maitresses ne sont plus dans les mains de la ministre des Outre-mer.