A quoi servent nos politiciens ?
Ceux qui sollicitent nos suffrages et qui une fois élus font le contraire de ce qu’ils promettaient durant leur campagne, sont tellement nombreux, qu’on peut se poser légitimement cette question. A quoi servent-ils ?
Les exemples ou leur incompétence est manifeste n’a pas de limite. Il est quand même curieux que ceux qui nous dirigent, à chaque fois que survient un problème, ne sont au courant de rien. Leur étonnement est toujours grand face à des situations où leur responsabilité devrait être engagée.
En Guadeloupe par exemple, département français ou le taux de chômage est particulièrement élevé, on installe un radar tourelle (nouvelle génération) tous les 10 kilomètres sans que les politiques trouvent cela anormal. A ce rythme-là, tout le monde comprend qu’il ne s’agit pas de protéger la population contre ceux qui ne respectent pas les obligations du code de la route, mais de faire de ces radars des pompes à fric.
Le transport public en Guadeloupe est quasi inexistant, certains pensent qu’il s’agit d’une situation entretenue afin d’obliger le particulier a acheter un véhicule, et c’est le cas, car plus il y aura de véhicules, plus les radars fonctionneront ;
L’eau est polluée et des excréments coulent du robinet des consommateurs. Nos élus font des réunions à tour de bras, faisant semblant d’étudier de possibles solutions pour tenter de ramener les choses à l’état normal. Mais lorsque des manifestants s’invitent à ces réunions avec leurs bouteilles d’eau du robinet à la main et demandent aux élus d’en boire un verre, personne ne s’exécute. Trop dangereux ! Pourtant, sa ki bon pou zwa té dwet bon pou kanna.
A la tête de certaines communes, des personnalités utilisent l’argent public, comme s’il s’agissait de leur propre argent et sont encore étonnées quand elles sont épinglées par la justice.
« Comment, moi qui me dévoue corps et âme pour ma commune, pour mon pays, on ose me dire que ma gestion est mauvaise ? C’est une insulte à ma personne ! » Voilà ce qu’elles répondent quand elles sont pointées du doigt. Et cela même si le déficit de la commune se chiffre en millions d’euros. L’élu épinglé a toujours de bonnes raisons pour affirmer qu’il ne comprend pas ce qui se passe. Pourtant, si le chef d’édilité est le premier à subir les foudres de la justice, il serait normal que tous ceux qui font partie de sa majorité soient logés à la même enseigne. Tous responsables, donc tous coupables.
Mais la Guadeloupe est un laboratoire ou tout ce qui ne va pas est expérimenté. Jugez-en !
Chlordécone : Puisqu’il est là pour 500 ans, on finira bien par l’oublier. En attendant, ses conséquences sur l’organisme des Guadeloupéens sont bien réelles. Le gouvernement semble se dépêcher lentement pour qu’une réparation soit mise en œuvre. Et les personnes contaminées par ce pesticide, pour certains, doivent s’en remettre à leur médecin afin d’apaiser leur inquiétude, sinon à Dieu pour leur apporter sa bénédiction.
Le CHU : ou du moins ce qu’il en reste. On parle de honte pour un pays moderne comme la France. La encore on sombre dans l’incompréhension et le sentiment qu’en Guadeloupe la santé n’est pas une priorité est nettement ressentie par la population.
Les Sargasses : Si des tentatives sont menées pour freiner sa prolifération, les vraies solutions apparaissent bien timides. Comme cette pollution n’est pas permanente, elle ne fait pas l’objet d’un vrai traitement efficace. On la traite quand elle est là et une fois emportée par les flots, la vie reprend son cours comme si de rien n’était. Mais les sargasses, c’est comme la chanson de Claude François : Ça s’en va et ça revient. Alors à chaque fois on attend le prochain arrivage pour tenter de contrer le phénomène.
Du coup : la violence, l’illettrisme, la drogue, l’alcoolisme, le chômage et patati et patata apparaissent comme des épiphénomènes ne nécessitant aucune urgence.
Alors durant cette campagne électorale pour les municipales de 2020, écoutez bien ceux qui sollicitent vos suffrages. Ils seraient bien capables de vous promettre la lune et les étoiles, mais une fois élus se montrer incapables de tenir 1% de leur promesse. Car l’amnésie politicienne semble ne pas avoir de traitement.
Luc Bernardini
No Comment