Société

Bonifié. « Le congé supplémentaire de 35 jours ne se justifie plus aujourd’hui »

Lors des questions au Gouvernement, la députée Manuéla Kéclard-Mondésir de la 2eme circonscription de Martinique a demandé des clarifications sur l’avenir des congés bonifiés.

Pouvez-vous confirmer que la réforme que vous envisagez maintiendra le principe de la surrémunération pour tenir compte du coût de la vie chère outre-mer ? Pouvez-vous également nous confirmer que les fonctionnaires – qui partent évidemment en famille – n’auront pas à faire l’avance des billets d’avion, quelle que soit la fréquence retenue ?

 

Réponse de Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances

Madame la députée, lors de son discours en Guyane pour le lancement des Assises de l’outre-mer, le 28 octobre 2017, le Président de la République a lancé une réforme des congés bonifiés. Lors de la restitution de ces assises, le 28 juin 2018, il a confirmé cette attention, annonçant une réforme du dispositif, qui sera effective à compter de 2020 pour les fonctionnaires, avec un objectif et un principe simples : les congés, moins longs, seront désormais autorisés tous les deux ans.

Afin de poursuivre cet objectif, le Gouvernement a souhaité qu’une concertation associant les organisations syndicales représentatives et les employeurs des trois versants de la fonction publique soit organisée à compter du mois de mai 2019. Cette concertation doit notamment permettre d’évaluer le dispositif, dont les caractéristiques actuelles ont été déterminées en 1978 et, le cas échéant, d’identifier les évolutions pertinentes.

En toute hypothèse, et conformément aux annonces du Président de la République, les travaux seront conduits, non pas pour remettre en cause le droit à congés bonifiés, mais pour en moderniser les modalités d’application, de façon à permettre aux personnes concernées de bénéficier de congés plus fréquents, tout en répondant aux enjeux d’efficacité et de continuité des services publics.

Le régime actuel des congés bonifiés n’est plus adapté à notre temps, ni à nos modes de transport et de congés. Le système doit être réformé, non pas pour satisfaire des objectifs budgétaires, mais pour répondre à une meilleure organisation des services et permettre aux agents des retours plus fréquents.

Le Gouvernement souhaite une politique qui incite à revenir en outre-mer plus rapidement, plus facilement, plus souvent, et moins longtemps. L’objectif poursuivi est qu’au lieu de partir tous les trois ans, les agents publics de l’Hexagone, qui ont leurs intérêts matériels et moraux dans les territoires d’outre-mer, pourront partir tous les deux ans avec leur famille, dès l’année 2020, pour ceux qui sont partis en 2018.

Par ailleurs, le congé supplémentaire de trente-cinq jours, qui perdurait pour des raisons historiques, ne se justifie plus aujourd’hui. Seuls les temps de trajet devront être accordés aux bénéficiaires.

Vous avez également raison de souligner, madame la députée, que la question du maintien ou non de la surrémunération ne doit pas être un sujet de la discussion.

Enfin, je me permets de vous indiquer que le Gouvernement ne souhaite pas que les agents aient à faire l’avance des billets d’avion, car cela représenterait une charge trop importante pour un foyer. Il nous faudra trouver un moyen souple et adapté aux propositions, souvent changeantes, des liaisons aériennes.

L’ensemble de ces sujets seront discutés dans le cadre d’une concertation, qui débutera dans les prochaines semaines, pour aboutir à l’été 2019.

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