A France 2 les seigneurs, France 3 les paysans et l’outre-mer les glandus sous les cocotiers
Ainsi, Gérald Prufer, directeur de Polynésie la 1ère, évoque un « choc ». « C’est une catastrophe, on perd notre première antenne de visibilité en métropole », soupire-t-il. Que vont devenir en Hexagone la Hawaiki Nui Va’a (grande course de pirogues), le Heiva, célèbre concours (chant, danse, etc.) créé en 1881 et l’élection de Miss Tahiti, qui permet à France Ô de réaliser ses meilleures audiences ? (Mustapha Kesous-Le Monde)
Pour Gérald Prufer, le mépris du groupe pour les Ultramarins est à l’origine du sacrifice de France Ô. « Les gens de France 2 sont perçus comme les seigneurs, ceux de France 3 comme les paysans et l’outre-mer, comme les glandus sous les cocotiers », ironise-t-il. Désormais, il craint de perdre des capacités de financement et de ne plus pouvoir soutenir la production locale.
Au FIFO, Walles Kotra, directeur exécutif du pôle outre-mer de France Télévisions, a assuré que le groupe n’allait pas abandonner ses territoires situés loin de la métropole. « Il y a un engagement de France Télévisions de sanctuariser 10 millions d’euros pour soutenir les Premières, promet-il. L’enjeu, c’est la visibilité de l’outre-mer en métropole. C’est notre défi. »
Pour éviter qu’il ne disparaisse totalement des écrans, plusieurs projets sont sur la table comme celui d’irriguer France 2, France 3 et France 5 de sujets ultramarins. Ainsi, des émissions à forte audience comme des « Racines et des Ailes » peuvent être consacrées aux Caraïbes ou au Pacifique.
« On doit exister sur les autres chaînes », insiste, pour sa part, Béatrice Nivois, directrice des documentaires de France Ô. Il est en outre prévu une présence accrue des programmes produits par les neuf antennes de l’outre-mer sur la plateforme numérique france.tv, même si l’accès à Internet au fin fond de l’Amazonie ou des îles tahitiennes reste un problème majeur.
Blog ADAP
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