Littérature

Une traite qui ne dit pas son nom après 1848

Anthropologue et historien, Gilles Gérard s’attache depuis plus de trente ans à appréhender et à expliquer la société réunionnaise.

Kidnappés sur des îlots sablonneux dans des archipels du Sud de l’océan Pacifique, quelques dizaines d’hommes et de femmes vont être déportés, après un très long périple, jusqu’à l’île de La Réunion où ils seront qualifiés d’engagés volontaires pour cinq ans. On les appellera, à tort, Polynésiens, Australiens ou Calédoniens.

Cet ouvrage relate leur histoire méconnue, depuis l’embarquement à bord d’un bateau anglais, le Sutton, jusqu’à leur arrivée dans les champs de canne à sucre de cette île de l’océan Indien. Elle se poursuit par leur lente agonie, quelques mois pour la plupart, dans cette société coloniale raciste qui se joue des hommes et des femmes afin de toujours alimenter en bras son économie après l’abolition de l’esclavage de 1848.

Nous sommes alors en 1857 et les possibilités de recrutement dans les territoires qui avaient fourni tant d’esclaves, Madagascar, l’Inde, la côte africaine, se réduisent peu à peu dans un espace où la concurrence entre Angleterre, France et Portugal permet tous les abus, en particulier une traite qui ne dit pas son nom, et par conséquent, le maintien de formes d’esclavage pour certaines populations.

C’est grâce à une plainte en justice déposée à l’île Maurice que nous disposons d’éléments d’archives importants pour la relation d’une histoire qui n’indigna personne dans les Mascareignes ni en France mais qui ailleurs fut largement relatée. »

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