Société

Sommes-nous devenus les déchets de la République ?

Tribune

9 ministres des outre-mer au cours de la mandature de Macron !
Après Sébastien Le Cornu, se sont succédé depuis les élections législatives :
Yaël Braun-Pivert,
Elisabeth Borne
Jean-François Carenco
Philippe Vigier
Marie Guenevoix
François Noel BUFFET
Manuel Walls
Et voilà Naïma Moutchou une franco-marocaine.

9 ministres et probablement bientôt un 10ème ministre en charge des Outre-mer de ce quinquennat.

Et rien ne se passe !

Ils font tous un p’tit tour et puis s’en vont.
Aujourd’hui, je suis révoltée… Ça suffit !
Non l’outre-mer n’est pas la déchetterie de la France.

Mais pourquoi cette instabilité chronique au Ministère des Outre-mer ?

Quel suivi pour la mise en œuvre des politiques publiques ?

Comment assurer la continuité de l’Etat dont parle le président de la République ? Comment envisager la mise en place d’une politique sérieuse de développement économique et social ?

Il est manifeste que la nomination inattendue de madame Naïma Moutchou qui nous vient du pays des mille et une nuits, résulte de petits arrangements politiques avec le premier ministre. Je voudrais bien qu’on m’explique les raisons qui ont poussées Sébastien LeCornu à sa nomination au poste qu’il a lui-même occupé récemment et dont il connait la problématique

Une fois de plus, les Outre-mer servent à réguler les tractations partisanes et sont sacrifiés sur l’autel des petites combines politiciennes.

Il est impossible de fermer les yeux sur les difficultés qui frappent nos Outre-mer dans son ensemble. Nous faisons face à un coût de la vie exorbitant, de 42% supérieur à celui de la métropole, qui pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des familles. Les denrées alimentaires, les produits de première nécessité, tout est plus cher, créant une précarité qui ne devrait pas exister dans un pays comme la France. La bouteille de lait est à 2.50 euros le kg de riz à 5 euros Le projet de loi contre la vie chère actuellement en cours de discussion au Sénat manque d’ambition ne tient pas compte des particularismes structurels et économiques locaux.

Il nous faut autre chose que des mesurettes pour lutter contre les monopoles et les pratiques anticoncurrentielles. Aucune mesure n’est prise pour compenser les conséquences financières de l’éloignement avec la métropole. Ils ont essayé pourtant dans un passé récent mais les lois de 2009 de 2012 de 2017 sur le développement économique des outre-mer n’ont rien changé.
Il faut une volonté politique claire, et il est à craindre que nos concitoyens ultramarins soient une nouvelle fois déçus et expriment leur mécontentement dans la rue.

Nos infrastructures, elles aussi, peinent à répondre aux besoins de la population : les hôpitaux et les écoles qui nécessitent des rénovations, les routes qui se détériorent sous le poids des années et des catastrophes naturelles. Quand les cyclones frappent, quand les tremblements de terre frappent, nous restons démunis. Nous subissons partout des coupures d’eau, des pannes d’électricité à répétition, des situations inacceptables et indignes d’un territoire français. Nous sommes en première ligne face à l’immigration clandestine qui déferle sur nos côtes. Pas seulement à Mayotte ! Nous ne pouvons en tolérer davantage ! Trop c’est trop !

Lorsque je vois qu’on nous a refilé une apprentie ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, … sortie de sa lampe à huile, tel un petit génie qui ne connait rien des outre-mer, j’ai le tournis.

Que peut-elle faire pour régler, ne serait-ce que les urgences : La vie chère, l’eau, la pollution, la sécurité… On lui a refilé le bébé, le projet de Manuel Walls avec l’eau polluée du bain, évincé du gouvernement, comme Jean- François Carenco, trois jours après qu’il ait lui aussi déposé un rapport qui tenait la route.

La nomination de Naïma Moutchou est une insulte, une marque de mépris pour les outre-mer.
Il est temps de nommer des personnalités compétentes, expérimentées qui manifestent de l’attention et de l’intérêt pour la cause ultramarine. Il en existe parmi nos élus qui seraient légitimes. Les ultramarins ce ne sont pas que des sous français.

Les territoires d’Outre-mer ont toujours été une terre d’exil. On y a toujours envoyé nos exilés, volontaires ou forcés, nos bannis, nos condamnés, nos bagnards, tous ceux qu’on considérait trop encombrants en métropole.

L’Outre-mer c’est pratique pour cela, ça débarrasse !

On y a toujours nommé les plus mauvais sujets parmi les gouverneurs, les fonctionnaires, appelés à exercer des responsabilités au-delà des mers.

Les motivations de la plupart des exilés qui ont franchi ? les océans pour s’y installer ne sont pas toujours avouables. Certains vont en Outre-mer pour se faire oublier, pour fuir les problèmes, pour se planquer, rarement pour se refaire une santé, pour y assouvir leurs plus vils instincts, ou encore pour y faire fortune.

L’époque du « ministère des colonies » est révolue.

Il me revient une phrase de Jacques Chirac en visite au salon de l’agriculture et qui colle parfaitement à la situation que nous connaissons outre-mer : – Aujourd’hui on greffe de tout : des reins, des bras, des cœurs sauf des couilles par manque de donneurs.

J’ajouterais que ce n’est pas à l’assemblée qu’on va les trouver, ni au ministère des outre-mer.

Sommes-nous condamnés une fois de plus à subir les magouilles de ces « eunuques » qu’on nous impose au ministère des colonies rue Oudinot et pour combien de temps ?

Babette de Rozieres
Conseillère régionale d’Ile-de-France

 

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