Société

La population de la Guadeloupe doit-elle se résigner à être abandonnée à son triste sort ?

Déclaration des Maires

Pour que l’État assume son devoir de prévention de la pollution par les algues brunes  « sargasses », et le traitement de la crise sanitaire, économique et écologique consécutive à cette pollution en Guadeloupe et ses îles du Sud.

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre,

Écoles fermées sur une partie du territoire,

Population gazée par des effluves d’ammoniac et de sulfure d’hydrogène,

Mobilité impossible pour une partie de la population,

Centres-bourgs sinistrés, appareillages électroniques détériorés, désastre économique,

Socioprofessionnels dans la détresse,

Cela relève-t-il de la responsabilité de l’État ou bien la population de la Guadeloupe doit-elle se résigner à être abandonnée à son triste sort avec des moyens dérisoires ?

Nous vous demandons des réponses à la hauteur de la situation et de la responsabilité de l’État.

Considérant

1)  Que depuis 2011 les côtes de Guadeloupe connaissent un échouage massif d’algues brunes sargasses, dont l’ampleur en 2018 s’avère exceptionnelle ;

2)  Qu’au regard de la gravité de la situation, l’intervention de l’État s’est avérée insuffisamment proportionnée alors même que sa responsabilité au regard des traités internationaux en matière de pollution est engagée ;

3)  La nécessité d’appliquer le principe de précaution conformément à l’article 7 de la Convention de Carthagène et sa transcription en droit français consacrée par la juridiction administrative ;

4)  La situation sanitaire exceptionnelle dont la gravité s’exacerbe dans un contexte de prise en charge sanitaire déjà dégradé ;

5)  Les incidences désastreuses sur les plans sanitaire, économique et social générées par cette situation d’exception ;

Nous déclarons,

  1. Qu’il est de la responsabilité de l’État de prévenir la pollution par les sargasses sur son territoire et d’éradiquer immédiatement cette dernière. En conséquence, l’intervention des collectivités locales ne saurait être qu’un accompagnement de l’État et non l’inverse ;
  2. Que l’État reconnaisse et prenne en compte la situation sanitaire alarmante dans un contexte exceptionnel ;
  3. Exiger de l’État le remboursement intégral et rétroactif de toutes les dépenses engagées par nos collectivités dans le cadre d’un fonds dédié ;
  4. Que nous maires, nous nous engageons de manière solidaire à assigner l’État, si cet appel que nous lançons, n’est pas suivi par une réponse rapide que la population attend et un engagement formel de ce dernier, à assumer pleinement ses responsabilités.
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