ARY CHALUS SE TIRE UNE BALLE DANS LE PIED
Le Président de Région en posant sa candidature lundi dernier à la présidence du conseil de surveillance de Guadeloupe Port Caraïbes pensait faire plier ses adversaires et apaiser les tensions. Il se retrouve non seulement battu mais découvre (naïvement) que l’Etat (incarné par Victorin Lurel selon Marie-Luce Penchard) ne lui fera aucun cadeau.
Après la tragi-comédie de la Coupe Davis où le ministre des Sports avait court-circuité la décision finale du Conseil Régional de Guadeloupe et la ministre des outremer en visite privée publié un communiqué suite à sa rencontre avec Ary Chalus, après l’abandon par l’Etat sans tambour ni trompette de la candidature de la Guadeloupe aux Jeux de la Francophonie, Ary Chalus se retrouve cette fois directement désavoué sur son île. Face à deux autres candidats, Philippe Kalil, proche de Victorin Lurel et bénéficiant de l’appui de la CCI Guadeloupe et Gil Thémine, ancien président du port, Ary Chalus estimait que « la candidature de la Région Guadeloupe à la tête du grand port maritime » était « légitime et cohérente », considérant « le développement de Guadeloupe Port Caraïbes comme stratégique pour la Guadeloupe et nécessitant une synergie avec la Collectivité régionale ».
Philippe Kalil, élu au premier tour avec 9 voix contre 8 au Président de Région, appelait au rassemblement : « Il faut dépasser les clivages politiques. Le président de Région, Ary Chalus, m’a sincèrement félicité et je l’en remercie. Le monde économique apprécie un retour à la tâche d’un socioprofessionnel qui travaillera en partenariat avec la Région au service du territoire. »
Je regrette que, contrairement à ce qui se passe dans les autres Régions de France, … l’État ne se soit abstenu et ai pris part au vote… En agissant ainsi, l’État n’a pas respecté le verdict populaire. Il n’a pas respecté l’un des plus grands principes Républicains, qui est celui de la neutralité. J’en prends acte désormais et il m’appartiendra de tirer les enseignements de cette prise de position des services de l’État. Cela signifie que le mode de gouvernance que j’ai appelé de mes vœux, celui de la concertation et du partenariat, a été foulé aux pieds. »
Marie-Luce Penchard, ancienne ministre va plus loin et parle elle de « complot organisé par l’Etat, car sans les voix des quatre fonctionnaires, Philippe Kalil aurait obtenu 5 voix et Ary Chalus 8 voix. L’Etat en la personne du Préfet en service commandé a fait « Battre » un élu qui a obtenu… 57,31% des suffrages. En agissant ainsi l’Etat a montré qu’il avait choisi un camp celui de l’ancien Président de Région. C’est un véritable Déni de démocratie ! »
Impossible de ne pas opposer au désarroi d’Ary Chalus, l’image d’un Victorin Lurel père de l’égalité réelle mercredi dernier au mieux avec Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, ami de nombreuses personnalités et de surcroit sollicité pour tous les débats sur l’évolution des territoires ultramarins. Il y a 100 jours, le premier nommé triomphait. Le battu, depuis, n’a jamais semblé aussi à l’aise, multipliant les conseils et propositions. Ary Chalus apprend à ses dépends que l’avenir de la Guadeloupe se joue dans les bureaux à Paris et que tous ses faits et gestes sont des actes politiques dont il doit mesurer la portée.
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Pourquoi justifiez-vous que la politique guadeloupéenne soit décidée à Paris ?