Culture

QUI EST MAX CILLA AVEC SA FLÛTE DES MORNES ?

« Le Sage et la flûte sur les pas de Max CILLA »… Tel est le documentaire sur ce flûtiste rempli de spiritualité, qui a été projeté à la salle de délibérations de la CTM vendredi 9 décembre 2016.

Découvrir Max Cilla, c’est découvrir la musique qui joue avec les reliefs et  les mornes…

Max Cilla est parti dans les années 60 avec le BUMIDOM comme beaucoup de martiniquais, pour être tourneur-fraiseur. Il a connu l’histoire des guerres d’Algérie, du Vietnam et bien d’autres mouvements dont l’élévation spirituelle qui le motive et qui  l’habite.

Ses rencontres sont fortement riches notamment dans le free-jazz où il découvre  le même fondement de la musique caribéenne et de la musique américaine. Un point commun à savoir…

Il passe une enfance trépidante au rythme de la rue case-nègre à Ducos où il vit la vie comme elle était, heureuse, toujours en éclats de rire, mangeant des fruits tels que les mangots comme tous les enfants. C’était la vie sans confort mais riche, riche en vie. Et évidemment quand il n’y a pas de confort, on devient autodidacte.

Max Cilla et Dédé Saint Prix @Anne St Prix

Max Cilla et Dédé Saint Prix @Anne St Prix

Savez-vous que c’est avec le bambou que l’on fabrique des flûtes ? Il faut avoir une véritable connaissance pour cela. Une connaissance de l’art…de la flûte ! Car il faut bien choisir le bambou.

Max Cilla a trouvé un accord technique, un accord de fabrication qui s’appelle « justesse » qui permet de jouer avec  tous les autres instruments comme la basse, le chacha, le piano etc. On dit alors que M. Cilla est le  « nouveau testament de la flûte » car il a apporté une nouveauté et donc une révolution. Cette modernisation rentre dans une autre dimension : c’est  plus doux.

La flûte des mornes a pris naissance au creuset de la nature, des illettrés. « Il est temps que l’homme retrouve sa dimension divine ». Max Cilla est dans la dimension spirituelle à travers la méditation qui  construit une conscience universelle qui, elle, est en nous et qui est selon lui, synonyme d’harmonie ; c’est aussi elle qui permet d’explorer le potentiel que l’on a en soit et c’est également le repos de l’absolu… Pour revenir à la flûte, c est un « son » inscrit dans le parcours musical de notre pays.

Sa rencontre avec Eugène Mona nous témoigne leurs points communs comme la rigueur, la discipline dans le travail, la volonté et l’assiduité. Mona qu’il a encouragé d’ailleurs. On dit que Mona était » l’âme du peuple » et Cilla, lui  « l’aspect universel de ce même peuple ». Quelle équation ! Ce message classique vibratoire confirme l’habitus de M. Cilla qui a toujours fonctionné avec la nature, la dimension spirituelle, là où il puise  les énergies. Il dit aussi que « le souffle, c’est l’attribut  de l’âme »… Pour Jobby BERNABE, c’est l’enchanteur. Pour Melon « la musique de Max a contribué à l’évolution de la conscience collective ». Dédé Saint-Prix, élève doué d’un apprentissage rapide et fidèle à sa méthode,  emploie les mots « savoir » et « sagesse ». Quant à Papa Slam, les mots derrière les mots sont trop beaux et subtils pour le définir ! Max Télèphe aussi dans ce documentaire, fait l’éloge du maître de l’art.

Ainsi, pour parler de la flûte, on la retrouve à Cuba, à Haïti car cet instrument de la magie vient apporter la richesse de la Caraïbe et c’est là justement que la flûte marque son identité bien qu’elle soit un instrument cosmopolite et de rencontre !

Une pensée par ailleurs, d’Edouard Glissant le traduit ô combien ! : « En échangeant avec l’autre sans me perdre ni me dénaturer… »

Cé an tro bel patrimoine pou zot ignoré !

 

Joseth Symphor

 

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